Ciney: un boni sous les 400.000€ pour le budget 2023
La majorité cinacienne a présenté son budget au conseil ce lundi. L’équilibre est atteint, mais la minorité regarde déjà vers 2024 et 2025.
Publié le 24-01-2023 à 20h42 - Mis à jour le 24-01-2023 à 20h44
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La capitale du Condroz a enfin voté son budget 2023. Les comptes 2022 sont à l’équilibre. Les quatorze mois du fédéral sur l’impôt des personnes physiques (900 000€) permettent à la Commune d’équilibrer le budget et de mettre un peu d’argent en provision (503 000€). "Un équilibre atteint de justesse", dit Action. "Un équilibre précaire", ajoute Écolo.
L’opposition a tenu son rôle à merveille (deux heures de débat tout de même rien que pour le budget) et uniformément défendu la nécessité de "constituer un bas de laine pour les budgets 2024 et 2025". Elle a aussi dénoncé les "opérations one shot" telles que la vente de terres agricoles à Leignon et Vincon car si à court terme ces opérations soulagent, elles ne seraient pas bénéfiques pour le patrimoine cinacien.
En chiffres
À l’exercice propre, le boni s’élève à 383 000€, tandis qu’il est à 133 000€ à l’exercice global. Le montant initial des dépenses estimé pour 2023 est de 24 108 370€ avec plusieurs ajustements importants par rapport au dernier exercice: l’augmentation des dépenses énergétiques liées à la crise (+702 000€), des dotations pour les zones de secours et de police (+35 000€) et du CPAS (+600 000€), l’augmentation des dépenses de personnel (+850 000€).
"On le sait, les années futures vont être difficiles", appuie l’échevin des Finances Gaëtan Gérard. Mais selon lui, il y a de bonnes raisons au moins de se réjouir de ce budget 2023. À commencer par la non-augmentation des taxes ou redevances (IPP, précompte immobilier, etc.). Il relève aussi le non-recours au Plan Oxygène proposé par la Région qui consiste à emprunter pour payer les dépenses courantes. "On n’a pas voulu s’endetter plus", dit-il. Autre bonne nouvelle, le maintien du personnel communal et paracommunal qui, malgré les indexations de salaires, n’ont pas subi – et ne subiront normalement pas – de licenciement.
Des provisions pour les zones de police et secours
Pour assurer le risque d’augmentation de la dotation des zones de police et de secours, la Commune a placé 503.000€ de côté. "Cette année, on a juste augmenté la dotation de 2%. Les zones ont dû aller puiser dans leurs réserves et elles risquent de nous demander beaucoup plus l’an prochain. Pour la police ce serait plus de 550 000€ et la zone de secours 170 000€ en plus de ce qu’on donne déjà", partage l’échevin de Finances. Écolo et Action estiment que cette dotation aurait déjà pu être augmentée cette année.
Pas assez ambitieux sur l’énergie
À l’extraordinaire, le collège a proposé des projets pour 1 800 000€ en lien avec l’énergie. À elle seule, la rénovation énergétique du CPAS coûtera 1 312 000€, subsidiée à hauteur de 1 050 000€. Le remplacement de chaudières, au Conservatoire notamment, coûtera 110 000€.
Écolo regrette la position trop timide du collège sur les questions liées à l’énergie et ne voit pas de réflexion globale derrière le remplacement de chaudières au gaz ou au mazout. De plus, "investir dans des mesures d’économie d’énergie aurait pu amortir certains coûts actuels", estime François Bouchat.
Dans le camp Action, et plus précisément dans le chef de Frédérick Botin, on défend la valorisation du marché couvert en y développant le photovoltaïque et le système de communautés d’énergie. De façon plus globale, celui-ci insiste aussi sur la nécessité de penser des mesures d’économie d’énergie. "Il n’est pas trop tard, mais il est temps de prendre les choses en main", appuie-t-il.
Le camp Action divisé
« Comme dans une famille, on n'a pas toujours le même avis », s'accordent à dire Jean-Marie Cheffert et Frédérick Botin. Ceux-ci restent d'accord sur le fait qu'il faut penser à 2024 et 2025. Cheffert et un autre membre Action votent non au budget, sur base des avis du directeur financier, jugeant que la majorité n'a pas été assez loin dans les économies. « Moi je trouvais ça trop dur, je suis plutôt d'avis de m'abstenir. Les réelles sources d'économie ne sont pas réalisées mais il y a une série de choses faites. C'est voir le verre à moitié plein », se justifie Botin. Écolo s'est abstenu à l'ordinaire et à l'extraordinaire aussi.
Un débat beaucoup trop long sur les Féeries
On ne pouvait pas aborder le sujet budget sans parler des Féeries du Parc et du Centre. « Il faut les garder, c'est un coup de projecteur sur Ciney. Mais est-il nécessaire de dépenser autant ? », demande Jean-Marie Cheffert, qui requiert une analyse précise des dépenses et recettes. Les comptes des Féeries seront donnés en 2024, dit Frédéric Deville. Pour bien percevoir l'évolution de l'événement. Le bourgmestre proposera un débat entre groupes politiques et, pourquoi pas, un référendum.
Les fabriques d'église mettent d'accord
Subsidier les fabriques d'églises ? Ils sont peu nombreux à encore en saisir l'intérêt. Frédérick Botin (Action) demande au collège de les réévaluer afin d'« éviter des dépenses qui semblent inutiles ». Des pistes supra-communales se déploient peu à peu, explique le bourgmestre. « Ça nous échappe un peu, je suis heureux d'entendre qu'il y a des pistes qui se dégagent », note François Bouchat (Écolo).