Cinq cas de gale à l’école hôtelière provinciale de Namur
Cinq cas de gale ont été détectés à l’internat de l’école hôtelière provinciale de Namur (EHPN). Mais pas de quoi fermer l’établissement. La situation semble sous contrôle.
Publié le 18-01-2023 à 17h17 - Mis à jour le 18-01-2023 à 17h18
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La gale, cette maladie contagieuse causée par un acarien qui provoque des éruptions de la peau, s’est invitée à l’internat de l’école hôtelière. " Quatre élèves étaient d’abord concernés. Six autres cas étaient suspects. Sur ces derniers, il ressort que l’un d’eux est positif et qu’un est négatif, ce qui porte à cinq le nombre de cas avérés. On attend les résultats des quatre autres, indiquait mercredi en milieu d’après-midi Jean-Alexandre Verdonck, inspecteur général de l’administration provinciale de l’enseignement et de la formation.
"Ces cas ont été détectés très tôt, affirme Richard Fournaux, député de l’enseignement provincial. Les élèves ont été renvoyés temporairement dans leur famille. Contact a été pris avec ces familles afin qu’il y ait un suivi médical." Il précise que les cas sont très localisés au sein de l’internat. Aucun éducateur ou autre membre du personnel n’est touché pour le moment. En collaboration avec la direction de l’EHPN et le service de Promotion de la santé à l’école (PSE), des mesures de sécurité et d’hygiène ont été prises afin d’éviter la propagation de la gale.
Issue de la promiscuité, pas de la saleté
Selon le médecin namurois Dominique Henrion, la gale est bien plus fréquente qu’on ne le pense, même si elle semble provenir d’un autre temps. "À mon cabinet, j’ai environ un cas tous les quinze jours, c’est donc assez régulier. La gale a une connotation très péjorative mais elle reste bénigne. Ce n’est pas la peste ! Contrairement à ce que les gens ont tendance à croire, ce n’est pas une maladie de la saleté mais de la promiscuité, précise-t-il. On l’observe notamment dans le milieu carcéral, dans des structures qui accueillent des réfugiés, dans des homes, etc. Il n’est pas rare de la constater dans des internats."
La gale touche tout le monde, y compris les personnes ayant une hygiène irréprochable, et se transmet par un contact cutané avec une personne infectée (un seul contact suffit). "Elle s’attrape très facilement si on s’échange par exemple des vêtements, si on dort dans le même lit ou si on partage le même canapé que quelqu’un qui en est atteint", ajoute le médecin. L’acarien pénètre dans la couche superficielle de la peau, y creuse des sortes de galeries où il dépose ses œufs qui, une fois éclos, donneront d’autres acariens qui agiront de la même façon. Les malades subissent de fortes démangeaisons, surtout la nuit, et des rougeurs. Du fait de sa forte contagiosité, la gale peut vite tourner en épidémie.
Quelles mesures prendre ?
La bonne nouvelle, c’est que la gale se soigne facilement. "On la traite avec une pommade antiparasitaire que l’on étale une fois sur tout le corps et qu’on laisse agir au moins huit heures (une nuit) avant de se laver à l’eau et au savon. On en remet ensuite quinze jours plus tard, ce n’est donc pas trop contraignant, souligne le docteur Henrion. Ça peut aussi se soigner avec des comprimés lorsqu’il s’agit d’un cas rebelle."
D’après Jean-Alexandre Verdonck, le traitement avec la crème permet de mettre fin rapidement à la contagion, même si l’infection perdure plusieurs semaines. Les objets non lavables utilisés par quelqu’un qui a la gale doivent être placés dans un sac en plastique fermé pendant quatre jours. Quant aux vêtements portés par la personne malade, ils doivent être lavés à plus de 60 degrés, tout comme les draps de lit, la housse de couette, les oreillers, taies d’oreillers, etc.
À l’heure d’écrire ces lignes, il n’était pas question de fermer l’internat de l’établissement scolaire.
"Au-delà du nombre de personnes infectées, c’est la fulgurance de l’évolution qui importe. Si on était passé de 4 à 20 cas en une journée, on aurait certainement pris des mesures", conclut Jean-Alexandre Verdonck. L’institution provinciale suivra la situation de près ces prochains jours.