BABots, un projet européen piloté par l'UNamur
Sept centres de recherche, dont l’UNamur, s’associent pour étudier les comportements de robots biologiques et leurs atouts pour l’agriculture.
Publié le 18-01-2023 à 19h16 - Mis à jour le 18-01-2023 à 21h55
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Et s’il était possible de transformer des petits animaux en robots biologiques ? C’est en tout cas le pari du projet BABots, financé par le Conseil européen de l’innovation, auquel participe l’Université de Namur (UNamur) en collaboration avec six autres centres de recherche.
Planifié dès octobre prochain, ce programme aura recours à des nématodes, vers ronds d’environ 1 millimètre de long à l’âge adulte, dont le système nerveux sera génétiquement modifié pour obtenir de nouveaux comportements. "Ce cas de figure est similaire à celui des robots, auxquels on peut changer les actions en configurant leur système central, raconte le coordinateur Elio Tuci, professeur à la faculté d’informatique de l’UNamur. Concernant le nématode, nous pouvons supprimer ou ajouter des connexions entre les 302 neurones du ver par notre connaissance du système nerveux central." De quoi mieux cerner le comportement individuel et collectif de ces parasites naturels de bons nombre d’insectes ravageurs: chenilles, larves de hannetons, taupins…
Attraits des BABots
Grâce à l’aide de ces entomophages, capables de protéger les cultures ou réaliser des tâches cliniques au sein du corps humain, l’équipe de chercheurs espèrent apporter de nouvelles solutions dans des domaines tels que l’agriculture et la médecine. Le tout avec un niveau de précision et d’efficacité supérieur en comparaison aux moyens chimiques et machines conventionnelles. "Par rapport à un robot classique, il ne faut rien construire ou détruire puisque les vers sont biologiques et déjà programmés par évolution naturelle", mentionne le professeur Tuci.
Faciles à alimenter et à recycler, ces BABots seront programmés pour coordonner leurs mouvements et éliminer des agents pathogènes afin de fournir des réponses complexes au fil des situations. Des actions possibles grâce à leurs capteurs et actionneurs biologiques très évolués.
Lieux d’expérimentation
Développée d’abord dans un environnement confiné, l’expérience devrait être ensuite étendue à l’agriculture verticale, définie par des cultures superposées en étages dans des espaces fermés. Durant ces essais, les chercheurs mettront en place une série de mécanismes pour assurer l’éthique et la sécurité de l’opération. "Il n’y aura aucun contact entre l’environnement naturel et les vers génétiquement modifiés. De plus, ceux-ci ne pourront pas survivre au-delà de l’ambiance expérimentale, précise Elio Tuci. Si le risque d’échouer est grand, la récompense est d’une taille proportionnelle."