Un trou de 20 mètres aux Isnes : il faudra du temps et des études complémentaires
L’accès à la zone est formellement interdit en raison de la dangerosité des lieux. Pour combien de temps ? Impossible de le dire à ce stade. Des études sont encore nécessaires.
Publié le 17-01-2023 à 19h00
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En pleine campagne, des barrières se dressent en bordure de voirie. La zone est strictement interdite, le danger réel. Dans la soirée du 21 décembre dernier, un trou de 3 mètres de large et de 10 mètres de profondeur est apparu de manière inopinée dans un champ privé situé au long d’une route de campagne aux Isnes. Le jour même, pompiers et policiers se sont rendus sur les lieux, bien impuissants.
Depuis lors, les autorités communales ont pris le dossier en main, "au nom de notre mission générale de sécurité", signale Gauthier de Sauvage (Bailli), échevin des Travaux. Au cours des dernières semaines, la Ville a commencé à travailler main dans la main avec des experts de la Région wallonne afin de résoudre le problème. Une première tentative visant à reboucher le trou avec pas moins de 300 tonnes de remblais a d’ailleurs été entreprise. Néanmoins, cette dernière s’est soldée par un échec. Le trou, lui, a continué à s’agrandir à la faveur des pluies qui se sont abattues sur la région au cours des derniers jours. Du moins en largeur, où il atteint désormais un diamètre de 4 mètres. La profondeur, elle, avoisine les 20 mètres. "En réalité, elle n’a pas changé, indique Gauthier de Sauvage. S’il est vrai que dans les premiers jours nous avions évoqué une dizaine de mètres, les sondages ont très vite conclu que la profondeur était plus importante."
Créer un bouchon
Selon les experts, avec qui la Ville s’est entendue pas plus tard que ce lundi, la situation semblerait toutefois se stabiliser. Un bon signe. Mais il reste beaucoup à faire.
La solution préconisée par les géologues: combler la cavité à l’aide de roches et couler un béton sur celles-ci de manière à former un bouchon. Le scénario tient la corde, mais les conditions climatiques des derniers jours sont loin de permettre sa mise en œuvre. Surtout, les experts entendent procéder à de nouvelles analyses afin de déterminer précisément le type de remblayage à utiliser. De même, une analyse plus complète de la zone est prévue. "De manière à ne pas créer de nouveaux problèmes." Compte tenu de ces différents éléments, la Ville ne cache pas qu’il faudra faire preuve de patience durant quelques semaines, peut-être même des mois. "On ne va pas faire ça à la va-vite et sans avoir quelques certitudes. Il s’agit d’un cas très particulier qui demande des connaissances pointues. On préfère être sûr de ce qu’on va faire…", explique l’échevin des Travaux.
Par chance, la voirie fermée à la circulation est facilement contournable.
Carrières de marbre et de sable
En ce qui concerne l’origine de ce trou, l’hypothèse la plus vraisemblable est à chercher dans le passé. En effet, du sable et du marbre ont autrefois été extraits du sol des Isnes. L’exploitation de carrières remonte à la seconde moitié du XIXe siècle. Celle-ci a même connu une période faste durant l’entre-deux-guerres avant que l’industrie ne périclite dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. "Il s’agit probablement d’une ancienne galerie. D’anciens plans montrent qu’il y en avait à proximité de la zone… C’est sans doute l’effet du temps et des écoulements d’eau qui a provoqué l’apparition de ce trou."