La musique sacrée de Vivaldi à Namur, après Versailles
Après Versailles et sa chapelle, le Grand Manège ouvre les portes de la basilique Saint-Marc pour accueillir le baroque sacré de Vivaldi.
Publié le 16-01-2023 à 19h34 - Mis à jour le 16-01-2023 à 19h35
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Pour sa première tournée de l’année, le Chœur de Chambre de Namur s’est fixé rendez-vous dans le cadre prestigieux de la chapelle royale de Versailles. À l’affiche: "Les Vêpres pour Saint-Marc de Venise". Une œuvre sacrée portée par les voix du Chœur mais aussi par le Millenium Orchestra et Cappella Mediterranea, sous la direction de Leonardo Garcia Alarcón. Cette production passe par le Namur Concert Hall (le 19 janvier), Anvers (le 20) et Gand (le 21). Un travail d’orfèvre aux dimensions célestes.
Ce n’est pas la première fois que Leonardo Garcia Alarcón convie ce programme à ce répertoire. En 2010 déjà, en collaboration avec le Festival de Wallonie, il offre au Festival d’Ambronay, ces "Vespro a San Marco", sur base de morceaux séparés de Vivaldi. C’était sans compter sur l’effet tsunami provoqué par "il Diluvio universale" de Falvetti. Cette œuvre jusque-là méconnue balaie tout sur son passage.
En ce compris, l’œuvre sacrée dont l’inspiration trouve ses racines dans l’enfance du jeune Vivaldi, venu écouter son père violoniste jouer dans cet espace monumental que représente l’édifice religieux de Venise. Endroit où ne résonneront jamais les vêpres dédiées à saint Marc. Qu’à cela ne tienne. Ce week-end, Versailles sinon rien pour une œuvre recentrée sur un programme d’une heure 20, dont la durée peut aisément être multipliée par deux.
Dans le présent
Les particularités sont multiples, comme l’explique le chef argentin: "L’attitude qu’il faut avoir pour jouer ces pièces, c’est être – à tout moment – dans le présent sans essayer de chercher une motivation métaphysique ou une profondeur qui relève de la nostalgie. Vivaldi est dans une permanence absolue dans la musique, les ornements des instruments et des voix. C’est une attitude presque héroïque, physique qui, faute d’être présente, fait que la musique disparaît, s’évanouit."
Le chef ne s’en cache pas: il doit parfois ferrailler pour maintenir cette tension permanente au risque, comme beaucoup de ses prédécesseurs, de rendre la musique sacrée de Vivaldi moins "spumante", comme il aime à la décrire. "J’appelle les troupes à une attitude physique constante, une virtualité extrême". Questionné sur les lieux où il devait se produire ce samedi (en l’occurrence la chapelle royale), Leonardo Garcia Alarçon ne cache pas que, pour lui, il est parfois difficile de ne pas se laisser submerger par l’émotion. Le public de Versailles, pour sa part, n’a pas caché la sienne en plébiscitant cette prestation à couper le souffle. Un moment vécu intensément, dans l’immédiateté et que le public pourra redécouvrir sur Radio Classique, le 12 mars prochain.
Pour Namur, il reste quelques places sur ce que l’on nomme la rangée des choristes. Une façon d’appréhender le concert, face au chef Léonardo et au public. 081 24 70 90. grandmanege.be