Province de Namur : malgré la crise, les voyages décollent
On a beaucoup parlé des crises énergétique et économique ces derniers temps mais cela n’empêche visiblement pas les gens de voyager. Au contraire ! Le budget dédié aux vacances reste sacré, et les habitudes évoluent.
Publié le 12-01-2023 à 16h58 - Mis à jour le 12-01-2023 à 16h59
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En ces temps difficiles et alors que le blue monday nous guette (le jour le plus déprimant de l’année, dit-on, prévu ce 16 janvier), nombreux sont ceux et celles qui rêvent d’un break bien mérité, d’une douce parenthèse dans un quotidien à 100 à l’heure. Beaucoup concrétisent ce rêve à en croire plusieurs voyagistes. "On a eu pas mal de réservations pour des courts séjours à Noël et au Nouvel an, généralement pas trop loin. En ce moment, on a des réservations pour des vacances en avion, plutôt en last minute vers l’Espagne, l’Égypte, la Tunisie, l’Italie, le sud de la France et tout le pourtour méditerranéen ainsi que pour des city-trips en Europe, indique Maxime Helin, agent aux Voyages et Autocars Sambre & Meuse à Namur. Les gens cherchent le soleil."
Se recentrer sur l‘humain
Le soleil, c’est aussi l’argument numéro 1 des clients des agences de voyages Copine, bien connue sur la place namuroise. Mais pas que. "Les clients souhaitent du voyage à la carte avec des activités pour tout le monde. Ils veulent renouer avec la découverte et la rencontre qui représentent l’essence même du voyage, explique Jean-Christophe Weicker, administrateur délégué. Ils délaissent un peu les grosses structures hôtelières en all-in au profit des plus petites et vont davantage vers des destinations et des produits proches des gens, de la nature, axés sur l’accueil et l’exploration." D’après lui, la clientèle est prête à mettre la main au portefeuille pour satisfaire ses désirs. Aux voyages Copine, le panier moyen a augmenté de 27% en 2022 par rapport à l’avant-Covid. "En d’autres termes, le budget que les clients consacrent aux vacances est 27% plus élevé, ajoute-t-il. C’est lié en partie à l’inflation mais aussi au fait que les gens ont envie de se faire plaisir, de partager et de savourer des moments uniques en famille ou entre amis. Avec les crises successives que l’on connaît et ce monde incertain, ils se recentrent sur les valeurs humaines." Il ne sait pas vraiment déterminer pourquoi mais, cet hiver, il y a eu un boom des réservations sur le Sénégal et la Tanzanie. Tant qu’à être dans le coin, la clientèle a aussi eu envie de poser ses valises sur l’archipel de Zanzibar et ses plages de rêve.
À l’agence de voyages Nemo, qui a des bureaux à Tamines et Charleroi, c’est plutôt New York qui séduit pour le prix attractif de l’aller/retour (600 € environ), la Thaïlande et les pays autour de la Méditerranée. Le gérant, Emmanuel Ritsinas, remarque toutefois que c’est la classe plus aisée qui part. "La classe moyenne est fort touchée. Là où elle partait deux fois par an, c’est à présent une fois voire plus du tout."
Vacances toute l’année
Aux Voyages Sambre & Meuse, on compte déjà des réservations pour des départs confirmés en septembre et octobre 2023, pour des croisières surtout. Mais pour les réservations de cet été, il est encore un peu tôt pour y jeter un œil car les brochures de voyages viennent seulement de sortir.
Et comme le souligne l’administrateur délégué des voyages Copine, les clients attendent le dernier moment pour réserver. Ce qui diffère totalement de ses débuts dans le secteur, il y a plus de 20 ans. "À l’époque, j’avais déjà fait 50% de mon chiffre d’affaires en mars avec les réservations des vacances estivales, explique-t-il. On constatait un pic à un moment, mais à présent, c’est beaucoup plus continu. Les gens ne partent plus juste en été mais tout au long de l’année." Il l’observe notamment avec le changement de rythme des vacances scolaires (deux semaines à la Toussaint et au Carnaval dorénavant), qui permettent de partir plus souvent sur l’année. "Les clients réservent désormais leurs vacances seulement un ou deux mois avant, pour se rassurer. Mais ce n’est pas impulsif, ça reste réfléchi. En fait, ils attendent de voir s’il n’y a pas de nouvelle catastrophe: une facture d’électricité imprévue, un couac avec leur emploi, des modifications au niveau des conditions Covid, etc", relève encore Jean-Christophe Weicker.
Chez Emmanuel Ritsinas, les clients pensent déjà aux vacances de Pâques (ou de printemps), qui ont lieu entre le 1er mai et le 12 mai. "Il y a de belles promotions s’ils s’y prennent dès maintenant, affirme-t-il. Pour ceux qui font attention, les destinations autour du bassin méditerranéen, comme la Tunisie, proposent des prix très abordables." Avis aux amateurs. Les entreprises du voyage semblent ne pas connaître la crise.