Corrosion: une tuile pour les tuyaux à la centrale nucléaire de Chooz
Comme d’autres centrales nucléaires françaises, Chooz est touchée par un phénomène de " corrosion sous contrainte ". Cela fera bientôt un an qu’elle tente de le résoudre.
Publié le 12-01-2023 à 06h00 - Mis à jour le 12-01-2023 à 10h52
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"Depuis près d’un an, nos équipes sont mobilisées sur les activités de contrôle et de réparation des circuits touchés par le phénomène de corrosion sous contrainte. Elles travaillent actuellement au remplacement des tuyauteries. Toutes ces opérations sont menées en parallèle des activités de maintenance réalisées dans le cadre des visites partielles des deux unités de production. Les découpes de tuyauteries sont terminées sur les deux unités. L’heure est désormais au remplacement des portions de tuyauteries. Pour ce faire, de nouveaux tronçons sont soudés aux extrémités des tuyauteries découpées, restées sur l’installation. Après chaque phase de soudage, des contrôles par tirs radiographiques permettent de s’assurer de la conformité des soudures et de valider la repose des tronçons. Au total, 28 tronçons seront reposés et 40 soudures réalisées pour reconstituer les circuits concernés sur nos deux unités de production. Les équipes de la centrale de Chooz et ses partenaires industriels sont pleinement mobilisées pour réaliser les opérations de remplacement de tuyauteries dans les meilleurs délais. Elles pourront ensuite se concentrer sur les activités de redémarrage des réacteurs".
Voilà ce qu’expliquait l’opérateur EDF à la fin de l’année passée. Et voilà qui illustre toute la difficulté de gérer un parc nucléaire, dans un pays qui a énormément misé sur cette énergie. Cela se passe juste de l’autre côté de la frontière, cela éclaire également à propos des craintes de nos voisins sur les risques de coupures de courant cet hiver. Les deux unités ardennaises, Chooz B1 et Chooz B2, sont parmi les plus puissante de France, elles produisent 5% de l’électricité du pays.
Pour rappel, parallèlement, Chooz A est toujours en cours de démantèlement, un autre défi de la gestion des centrales, leur fin de vie arrivée. Mais c’est une autre histoire.
Ça se fissure sur plusieurs sites
Les ennuis ont commencé quand le phénomène de corrosion a été découvert à la centrale de Civaux. Il est apparu ensuite qu’il touchait une série de sites de production nucléaire de l’Hexagone, dont celui si proche des frontières de la province de Namur.
De la "corrosion sous contrainte" a été constatée sur des tuyauteries situées dans les circuits d’injection de sécurité des centrales concernées. Il s’agit d’usure anormale, provoquant des microfissures.
EDF avait annoncé l’arrêt des unités de Chooz le 8 février 2022. Depuis lors, un grand chantier de "restauration" des pièces touchées est en cours. Les dates prévisionnelles de reconnexion au réseau ont été repoussées à plusieurs reprises.