« Gardons le contact » à Namur : le subside est coupé, pas le lien
Le dispositif d’écoute téléphonique pour les personnes âgées mis sur pied à l’échelon communal durant la pandémie est abandonné faute de financement. Les bénévoles souhaitent poursuivre en autonomie.
Publié le 11-01-2023 à 06h00
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Il y aura bientôt 3 ans que les Belges ont été restreints dans leurs déplacements. Confinement, couvre-feu, télétravail, etc. Le Covid s’est abattu comme une chape de plomb sur un quotidien totalement coupé de son rassurant train-train. La peine risquait d’être double pour les personnes âgées isolées, et soudainement claquemurées. Pas à Namur où la Ville et le CPAS ont immédiatement réfléchi à un dispositif destiné à maintenir le lien.
Dans ce sombre contexte pandémique, l’initiative "Gardons le contact" était l’éclaircie pour ces personnes livrées à elles-mêmes. "Lutter contre l’isolement des aînés est un point d’attention que nous avions déjà avant le Covid. Mais là, on était arrivé à un niveau tel qu’il était indispensable de renforcer le lien", explique Philippe Noël, président du CPAS et échevin de la cohésion sociale.
Le dispositif a pris la forme d’un service d’écoute téléphonique auquel ont pu souscrire tous les Namurois de 65 ans isolés ou accompagnés par une personne située dans la même tranche d’âge. Ils sont une soixantaine à avoir répondu favorablement à un courrier adressé par la Ville.
L’initiative a évolué dans son mode de fonctionnement grâce à des "appelants" bénévoles. Ce qui a permis à "Gardons le contact" de se poursuivre au-delà de la crise sanitaire. "Ils ont été formés et supervisés par un professionnel", dit Philippe Noël. Le personnel chargé de l’encadrement a d’abord été financé via le Plan de relance de la Ville avant de faire l’objet d’un partenariat avec l’ASBL Resinam, qui œuvre dans le secteur de la santé. La convention qui liait la Ville avec cet opérateur est arrivée à son terme au 31 décembre 2022. Une issue qui a des répercussions sur le devenir du service: ce sont 45 000 €, soit les trois quarts de la somme nécessaire à son fonctionnement, qui disparaissent. La collaboration ne sera pas renouvelée. "Le ministre de la Santé a demandé à Resinam de retravailler les intentions qu’il y a derrière le projet", regrette le président du CPAS de Namur.
Compte tenu des mesures d’économie récemment approuvées, notamment dans sa politique de recrutement et de non-remplacement du personnel partant à la pension, la Ville ne peut pas boucher le trou. "Mais je ne désespère pas de trouver un nouveau subside. Je suis archi-convaincu de l’utilité d’un tel dispositif", martèle le mandataire écologiste.
Conviction partagée par la trentaine de bénévoles de "Gardons le contact". La quasi-totalité a indiqué vouloir continuer l’écoute téléphonique de manière autonome.