Soldes à Namur : des débuts parfois timides mais on reste optimiste
Excellent pour certains, mitigé pour d’autres, le début des soldes apporte son lot de réflexions. Échos de quelques commerçants.
Publié le 10-01-2023 à 19h36 - Mis à jour le 12-01-2023 à 14h42
Le mardi 3 janvier, premier jour des soldes, il y a eu du monde dans les commerces namurois. Vendredi et samedi étaient de bons jours aussi, selon l’ASBL Namur Centre Ville. Ce que confirme notamment Christophe Pirlot, de la maroquinerie du même nom qui existe depuis 62 ans.

Cependant, cela fait un moment déjà que les soldes ne sont plus "ce qu’ils étaient" comme on dit. "Les clients sont bombardés de soldes ou d’autres réductions tout au long de l’année. Parmi celles-ci, les offres conjointes depuis décembre (voire depuis fin novembre avec le black friday)", indique Sylvie André, directrice de l’ASBL. Les soldes restent une tradition mais ce n’est plus le seul moment pour faire de bonnes affaires. "Si je veux fermer boutique dans 2 ans, je fais des réductions toute l’année, ironise Christophe Pirlot. Ceux qui peuvent faire ça, ce sont des franchisés, des commerces qui font des grosses marges, qui achètent en grandes quantités… Ceux-là nous tuent petit à petit."
Repérer avant d’acheter

Dans les boutiques indépendantes comme Les Jolies Filles (vêtements et bijoux), qui a ouvert en août rue Haute Marcelle ou à La Fabrique, qui a ouvert un 2e magasin de prêt-à-porter rue de la Croix aussi cet été, on écoule en effet ce qui reste. "Ce n’est pas comme dans les grandes enseignes où des vêtements sont produits expressément pour les soldes et où les réductions sont plus importantes pour tout écouler. Ici, on a environ une vingtaine d’articles par pièce, pas des centaines", commente Roxane Materne, de chez Les Jolies Filles. Même chose à La Fabrique où le gérant, Daniel Amato, a vendu 36% en plus depuis le début des soldes par rapport à la même période en 2022. Pour lui, ça commence donc plutôt bien mais il regrette que tous les commerçants n’aient pas été sur la même longueur d’onde dimanche. "Certains ont ouvert, d’autres pas. Moi, j’ai ouvert mais il y en avait peu, signale-t-il. Si on veut faire de Namur une ville commerçante et attrayante, il faut de la cohésion."
La boutique de pièces vintage Un p’tit coin de parapluie, rue des Carmes, a aussi ouvert dimanche mais ce n’est pas la journée qui a le mieux fonctionné. "Les deux premiers jours, les clients sont venus en trombe, explique le vendeur Nicolas Petit. Ils avaient repéré leurs pièces préférées avant. C’est vrai qu’il n’y avait pas beaucoup de commerçants ouverts dimanche alors que d’habitude, ils sont toujours partants dans cette rue." Si les débuts sont timides, il reste toutefois optimiste pour la suite des soldes. D’autant plus que la boutique a des clients fidèles et qui viennent parfois de loin pour trouver la perle rare.
Atouts non négligeables

Autre constat: le chaland ne laisse plus place à la spontanéité, au coup de cœur: "Il dépense plus intelligemment. Il regarde davantage l’étiquette, la provenance, et se fait plaisir en privilégiant la qualité et la longévité plutôt que la quantité. Il préfère aussi des pièces plus intemporelles que celles à la dernière mode." La crise économique a contribué à ces achats moins impulsifs et plus réfléchis mais ce n’est pas une mauvaise chose puisque ces boutiques mettent justement en avant la qualité, le conseil et les pépites sortant du lot. "L’atout à Namur est d’avoir beaucoup de commerces concept store ou avec une offre unique, originale et surtout une belle clientèle fidèle. Un commerçant me confiait également qu’il ressent que les chalands ont envie de soutenir les commerces de proximité", ajoute Sylvie André. "Oui c’est vrai. Je pense réellement que le chaland a envie de sortir de la fast fashion", confirme Daniel Amato.
Pour lui, Namur a un vrai potentiel, d’autant plus avec les touristes qui se font plus nombreux. "Mais pour ça, il faut que des enseignes de qualité remplissent les cellules commerciales vides, estime-t-il. Car dès qu’un commerce ferme, il est vite remplacé par une grande enseigne, ça dénature tout ! L’atout ici est d’avoir un piétonnier, il faut en profiter et l’utiliser à bon escient. Pourquoi ne pas aussi ouvrir le dimanche ? Peut-être pas tous les dimanches mais si les touristes viennent acheter à Namur le samedi puis passent une nuit à l’hôtel, ils n’ont plus grand-chose à faire le dimanche." Une piste de réflexion pour nos édiles… Mais il y a aussi d’autres facteurs que personne ne maîtrise comme la météo, qui n’a pas été des plus favorables le premier week-end des soldes. "Quand il pleut, les clients ont plutôt tendance à se ruer vers les centres commerciaux", note Sylvie André. "Le temps se refroidit, c’est une bonne chose pour vendre nos manteaux, sourit Daniel Amato. Le temps idéal, c’est froid, sec et lumineux !"