Ciney: les Féeries du centre cherchent la formule magique
La patinoire a rassemblé 300 personnes par jour. Les commerçants valident l’événement mais restent dubitatifs sur les retombées.
Publié le 10-01-2023 à 20h53 - Mis à jour le 10-01-2023 à 22h38
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La première édition des Féeries du centre avait commencé le 3 décembre et s’est achevée ce dimanche 8 janvier sur la Place Monseu, soit 32 jours d’ouverture. Petite sœur des Féeries du parc, l’animation du centre a été conçue pour les enfants avec des installations lumineuses grandioses, mais surtout une patinoire de glace de 200m². "La patinoire était vraiment le moteur de l’événement. On est très satisfaits du nombre de personnes qui l’ont fréquentée. On a dépassé les 300 par jour et les 600 pendant les deux week-ends des Féeries du parc", explique Frédéric Deville.
Pour rappel, les Féeries du Centre n’avaient pas encore commencé que la patinoire faisait déjà parler d’elle. La minorité communale Écolo regrettait la mise en place d’un système aussi énergivore, à une période où les crises climatique et énergétique invitent plutôt à la sobriété. Au même moment, d’autres communes avaient d’ailleurs fait le choix de ne plus en installer.
Autre point qui avait suscité les craintes du côté des élus de la minorité, les implications financières du projet. Au-delà de 8 000 visiteurs à la patinoire, le coût pour la Commune ne s’élevait qu’à 6 000€, hors charges d’électricité. "On attend le décompte avec l’opérateur. On comptabilise un peu moins de 10 000 entrées, ça c’est sûr, mais nous sommes bien au-dessus des 7 000 visiteurs", répond Frédéric Deville. Parmi ce nombre, la participation de 700 à 800 élèves au cours des sorties scolaires.
Redynamiser le commerce
L’objectif principal de l’événement était de redynamiser le commerce en centre-ville. Autre espoir: donner un coup de fouet aux grands événements qui rythment la vie cinacienne telle que la Saint-Eloi, qui a lieu chaque année le premier dimanche de décembre. Le nouveau souffle fut une réussite dans l’hypercentre, un peu moins dans le bas de la rue du commerce.
"Ça n’a pas changé grand-chose pour nous, déclare Manon, du magasin de vêtements Gavroche. Pendant la Saint-Eloi, tout se concentrait dans le haut mais dans le bas il n’y avait rien. Au plus on descendait la rue, au plus les exposants s’espaçaient pour finalement s’arrêter à 30m de chez nous", poursuit-elle.
"Ces Féeries ont apporté une ambiance, une image de Ciney qui a donné envie à certains clients plus éloignés de venir", note quant à lui Christian Reenaers, patron du magasin télécom et multimédia Lugway, dans l’hypercentre. Les Féeries ont-elles apporté plus d’attractivité commerciale ? Difficile à dire.
"C’est une question qu’on s’est posée. Je suis un fervent adepte des Féeries mais c’est difficile à quantifier avec la crise énergétique. Le client a changé ses habitudes de consommation. Je pense sincèrement que, sans les Féeries, ça aurait été moins bon de toute façon."
Pour Annie Dujeux, du magasin Just for men, "le commerce et l’événement, ce sont deux choses différentes". Elle salue l’initiative, mais les Féeries ne lui ont pas apporté la clientèle souhaitée. "Je suis commerçante depuis 13 ans et j’observe que cela ne nous aide pas. Mes clients ont beaucoup tourné pour trouver une place car la place était bloquée et certains ont donc fait le choix de repasser plus tard", témoigne-t-elle.
Une première édition reste un premier jet mais celle-ci semble malgré tout encourageante, à en croire le patron de Lugway, la boulangerie Vandercammen ou encore la boutique Véritas, situés à proximité de l’événement.
Revoir les horaires des chalets horeca
Les commerçants horeca de la Place Monseu pouvaient bénéficier d’un chalet gratuit sur la place, à condition d’ouvrir aux mêmes horaires que la patinoire. Certains d’entre eux s’étaient finalement retirés au dernier moment de l’organisation, provoquant du grabuge entre certains tenanciers.
" On a temporisé cette année mais l’année prochaine on reverra la formule.
On a l’impression d’avoir été eus, qu’on n’a pas respecté l’événement. Cette petite polémique fait tache ", exprime le bourgmestre Frédéric Deville.