Namur: "Hier peut-être", l'ouvrage d'un duo père-fils namurois
Michel et François Ducobu, père et fils, publient leur premier ouvrage commun, une réflexion sur le passé en image et poésie.
Publié le 08-01-2023 à 18h43 - Mis à jour le 08-01-2023 à 18h44
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Au fond, qu’est-ce que le passé représente pour nous ? S’agit-il d’un phénomène visible ou édulcoré ? Autant de questions auxquelles nous confrontent les poèmes du Namurois Michel Ducobu (NDLR: premier prix international Robert Goffin) à travers une cinquantaine de photographies prises par son fils François. En résulte un ouvrage hybride, intitulé Hier peut-être, qui conjugue texte et image autour de ce fil rouge temporel. Et dans cette frontière entre le passé et le présent, il est surtout question de portraits, implantés dans des paysages quotidiens, qui semblent nostalgiques et tournés vers un ailleurs lointain. "J’ai porté une attention très soutenue aux messages que ces personnes nous laissaient d’une manière inconsciente, raconte Michel Ducobu. En les observant, on peut s’imaginer ce qu’elles ont dans la tête et où elles vont."
Une plume et un objectif
Diplômé de l’INSAS en 1995, le cameraman François Ducobu s’est attelé sur le tard à la photographie. Une activité à titre privé qui lui permet, selon lui, de respirer artistiquement et de créer sans contrainte financière. Soucieux depuis longtemps d’entamer un projet en symbiose avec son père, il lui a alors proposé de créer un mini-scénario à partir des clichés de son propre répertoire. D’abord réticent, l’écrivain a finalement accepté de relever le défi lorsqu’il a trouvé un thème commun aux cinquante images choisies, développé ensuite sous plusieurs formes: poésie, dialogues ou réflexions philosophiques. Tant esthétique qu’affective, cette correspondance s’est avérée instructive pour le duo. "Nous avons dû apprendre à travailler ensemble et à revoir nos exigences", résume François. Une impression partagée par Michel lors de son immersion dans les photos à la fois humaines et cocasses de son fils: "Écrire sur l’œuvre d’un autre, ça demande beaucoup d’attention et de respect. C’est un travail en profondeur qui m’a beaucoup passionné."
Auto-édition
Si cette collaboration père et fils s’avère inédite pour les deux Namurois, la diffusion l’est également puisqu’ils ont opté pour l’auto-édition. Un choix qui leur permet d’être à la fois, en toute liberté, les concepteurs et les diffuseurs du livre. "Les éditeurs rencontrés estimaient que notre recueil était touchant, mais ne rentrait pas dans leurs cases", explique François Ducobu. Afin d’éviter un droit de regard éditorial qui aurait altéré leur projet initial, lui et son père ont réalisé eux-mêmes un premier tirage de deux cents exemplaires. En cas de succès, le photographe et le poète n’excluent pas la possibilité d’en imprimer davantage. "Nous tiendrons compte aussi des avis des lecteurs", mentionne Michel. Et un défi en cachant un autre, François songe également à présenter leur ouvrage, au sein d’un théâtre, en étant accompagné d’un musicien. De quoi accentuer l’immersion poétique au cœur de cette œuvre à quatre mains !
Hier peut-être, François et Michel Ducobu, éd. Taille aux Joncs, 2022. Réservations via frducobu@gmail.com.