Dinant : le Viaduc Charlemagne fête ses 40 ans
Quand il n’y avait pas le Viaduc-Charlemagne, sur la route du même nom, on gagnait Bruxelles, la France et l’Allemagne, en bien plus de temps que maintenant
Publié le 05-01-2023 à 15h00
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"Plus de bouchons ni d’embouteillages, à Dinant", disait-on, le jour de novembre 1983 qui a vu l’inauguration officielle du Viaduc Charlemagne. Et pourtant, la rue St-Jacques qui devait voir ses bouchons sauter a gardé aux heures de pointe, son qualificatif de funeste. Heureusement, les gros transports ont été déviés par ce viaduc qui, soit dit en passant, fait plus que son âge. Du moins son tapis, quasiment toujours en travaux… encore de nos jours où l’on attend le bon temps pour le réparer.
À l’époque, le viaduc a coûté la somme d’un milliard de francs belges. Il a aussi connu son lot de détracteurs, notamment les écologistes, qui estimaient que sa présence allait gâcher le site du rocher Bayard, et de la vallée de la Meuse, en général à hauteur d’Anseremme. Le mandataire communal dinantais Daniel Van Basten n’était pas plus favorable à cet outil de circulation. Il craignait qu’en hiver le brouillard ne soit l’ennemi du viaduc. Il l’est effectivement, mais on n’y a jamais connu de problèmes.
Une œuvre namuroise
Cette infrastructure est l’œuvre des Ateliers de constructions métalliques de Jambes, un fleuron industriel aujourd’hui disparu. L’entreprise avait notamment travaillé à la construction de l’Atomium.
L’armature métallique du viaduc Charlemagne pèse 830 tonnes et la partie béton représente un volume de 8 000 m³. Large de 27 mètres et long de 642, il permet de franchir la Meuse, à 70 m de haut. Soit 40 mètres plus haut que le viaduc de Beez, bien connu, lui par ses nids de brouillard.
Si la France et l’Allemagne sont ainsi réunis sans obstacle, il y avait alors d’autres projets de contournement sur cette route Charlemagne: Hamois, Havelange, mais également Couvin, la seule ville désormais à avoir vu un tel contournement se concrétiser.
Le jour de l’ouverture du viaduc, le ministre des Travaux publics de l’époque, le Luxembourgeois Louis Olivier, inaugurait aussi 20 nouveaux kilomètres de route sur la Charlemagne: 15 km, entre Dréhance et Onhaye et 5 km entre Custinne et Ciergnon. De quoi placer Famenne et Ardenne à une heure de Bruxelles.
Trois semaines plus tard, l’E411 était aussi devenue plus rapide pour le charroi se dirigeant vers Bruxelles, le nouveau tronçon, Ciney-Achêne et son échangeur vers l’E411 ouvrant ainsi le chemin de la capitale à Hamois et Havelange qui évitaient dès lors l’usage d’une N4 accidentogène.
Un bémol toutefois: le pont qui reliait Mont-Gauthier à Ver-Custinne. La bretelle menant du viaduc à Ver avait été supprimée. Houyet se trouvait donc plus éloigné de l’E 411 et par conséquent de Bruxelles puisqu’il fallait désormais aller jusqu’à la route de Neufchâteau, à Ciergnon, ou caracoler par le village de Custinne…