« On aimerait retrouver cette apparence de jardin »
90 ans plus tard, un vaste projet de rénovation du jardin des apparitions, qui n’en est plus vraiment un, est dans les cartons. Et il était temps. De nombreux pèlerins ont été victimes de chutes à cause des dalles scabreuses. Quant au béton, notamment du podium et de la crypte Saint-Jean, il tombe en miettes. L’ensemble va être abattu.
Publié le 03-01-2023 à 06h00
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Depuis plusieurs années, le site des apparitions a triste mine. "Un projet de rénovation du jardin a été lancé en 2019, confie Stéphane Décisier, vice-recteur fraîchement nommé des sanctuaires, et membre de l’équipe de réflexion du projet. Au départ, il était juste prévu une rénovation du dallage car plusieurs personnes ont été victimes de chutes. Par la suite, on s’est rendu compte qu’il y avait des fissures dans le sol de la sacristie et en dessous de l’autel de plusieurs tonnes situé sur le podium, derrière la statue de la Vierge. Des morceaux de béton sont même tombés dans la crypte Saint-Jean, sous le podium". Une étude a alors été menée sur l’état des constructions en béton imaginées à l’époque par l’architecte Roger Bastin. "On a fait venir un expert. On est allé avec des caméras dans les auvents, on a inspecté l’ensemble du site. On a constaté que le béton se désagrège partout . Les structures menacent de s’effondrer." Pour éviter l’accident, l’accès à la sacristie, au podium et à la crypte Saint-Jean a été barré en juin 2020.
À côté de ces dégâts structurels, la tornade qui a secoué Beauraing en juin 2019 a rendu la rénovation du site indispensable. "Ça a été le coup de grâce ", poursuit Jean-Pol Van Reybroeck, administrateur délégué de Pro Maria, l’ASBL en charge du site. "On n’a pas eu trop de dégâts dans le jardin, mais on a vraiment pris conscience qu’il fallait faire quelque chose." D’autant que le béton s’est avéré impossible à rénover. "Il est trop malade, souffle l’abbé Décisier. Il fallait aller plus loin dans la réflexion, imaginer une refonte complète de l’aire des apparitions."
Aujourd’hui, le projet est bien avancé. Il est question d’abattre les auvents, le podium et de reboucher la crypte Saint-Jean. "On va réaliser un nivellement en pente douce de toute l’aire qui redeviendra un grand jardin arboré. Autour, il sera possible de flâner dans des petits chemins de promenade. Ce ne sera plus une aire destinée à de grandes célébrations, mais plutôt une aire de méditation, de prière pour les pèlerins ", explique le vice-recteur. Il est aussi question de construire, un peu en retrait, près de la Maison de l’accueil, une voûte mariale, un abri, qui permettra d’avoir de l’ombre en été et de la chaleur en hiver, pour le confort des visiteurs. "Le projet s’appuie sur des réflexions de pèlerins qui souhaitent renouer avec l’esprit de l’époque. On aimerait retrouver cette apparence de jardin, revaloriser la vue vers le pont et le talus du chemin de fer où la Vierge est apparue ." Une réflexion menée en équipe, d’après l’abbé Décisier. "On agit en concertation avec le comité Pro Maria, les Sœurs de la Doctrine chrétienne, mais aussi avec plusieurs laïcs." Le revêtement du sol devant la chapelle votive sera aussi refait. On ne touche par contre pas à l’œuvre de Michel Claes ni à la basilique. "On espère commencer les travaux à l’automne 2023", termine le vice-recteur.