Quand le bois peut charpenter une vie
À Gesves, l’ASBL Espaces développe un centre d’accompagnement aux métiers du bois. Un projet mené en collaboration avec le GAL Tiges et Chavées.
Publié le 30-12-2022 à 06h00
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D’un côté, l’ASBL Espaces de Ciney, un centre d’insertion professionnelle qui, depuis 1986, offre à un public précarisé l’occasion de reprendre le chemin du travail. De l’autre, le GAL (Groupe d’Action Local) Tiges et Chavées qui souhaite développer une filière de valorisation du bois. C’est ainsi qu’est né Espace-Bois, un centre de formation par le travail où des stagiaires apprennent un métier tout en bénéficiant d’un accompagnement social. Une dizaine de personnes y sont inscrites sur base volontaire.
Pour Corentin Fontaine, chargé de mission paysages et forêt au GAL, cet aboutissement est "une rencontre autour d’un besoin du territoire, à savoir créer un centre de formation aux métiers du bois pour personnes fragilisées". Une décision prise suite à un constat de pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur particulier. "La commune de Gesves ayant déjà une blanchisserie ainsi que Les compagnons du Samson (maraîchage bio), l’existence d’un tel centre permet d’avoir ainsi une belle complémentarité."
Restait à trouver l’endroit idéal sur le territoire du GAL. "Nous devions tenir compte de contraintes comme l’accessibilité, l’espace et le volume intérieur pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions et des espaces extérieurs pour apporter la matière première." C’est ainsi que la commune de Gesves a proposé aux partenaires un hangar mis gratuitement à disposition, au Ry des Fonds.
Pour s’y rendre, l’ASBL Espaces propose un service de navettes qui prend en charge le transport des stagiaires. Quant à la production, elle ne constitue en rien une concurrence: "Les stagiaires sont en formation. Lorsqu’il y a une erreur, on recommence. Le temps de réalisation est aussi plus long." La dimension d’accompagnement prend donc une bonne part du temps et du budget (subventions Europe et Région).
Acheter local
Un volet complété par la dimension de circuit court. "Quand Espaces s’est lancé dans la filière bois en 2010, on en parlait peu. Maintenant, c’est devenu un poncif. Mais dans les faits, il faut encore que le travail de l’ASBL soit reconnu et que le citoyen prenne l’initiative d’acheter local. Y compris dans le bois." Et de citer l’exemple d’une cabane de jardin. "Achetée dans une chaîne de bricolage, elle vous coûtera moins cher. Mais elle devra vite être remplacée. Ici, les stagiaires la fabriquent, l’installent et elle sera encore là dans 10 ans et plus."
Le choix de Gesves est la conséquence d’un choix posé par les élus locaux. "Le bénéfice indirect pour la population précarisée fait que la commune est largement bénéficiaire dans ce type d’échange." Une réflexion qui semble évidente mais qui, sur le terrain, a pris deux ans afin que les activités puissent être lancées dans de bonnes conditions. "Pour nous, c’est un aboutissement, conclut Corentin Fontaine. Mais pour l’ASBL, ce n’est que le début d’une aventure." Au GAL, on croise les doigts pour que cet Espace prenne vite ses marques dans les habitudes des citoyens.