Désignation contestée d’une directrice d’école à Sombreffe: Défi renvoyé à ses chères études
Le ministre des pouvoirs locaux balaie le recours du conseiller communal Défi, Marc Laloux, contre la désignation d’une directrice pour l’école de Tongrinne.
Publié le 29-12-2022 à 15h54
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C’est Monsieur de La Palice qui répond à Nostradamus. Voilà comment on pourrait résumer, et donner un peu de résonance historico-culturelle à une petite polémique politique locale. Celle-ci démarre à la fin de l’été dernier suite à la désignation d’une directrice spécifique pour l’implantation scolaire de Tongrinne après la scission en deux pôles des écoles communales de Sombreffe. La procédure est contestée par le conseiller communal de la minorité, Marc Laloux (Défi). Lequel avait introduit un recours auprès du ministre des pouvoirs locaux, Christophe Collignon (PS). Quasiment quatre mois plus tard, il vient de recevoir une réponse. Il y est, on peut l’écrire, envoyé poliment sur les roses. De manière assez laconique dans l’argumentaire. Explications…
Un dossier estampillé « Ligny connection »
Marc Laloux querellait la désignation de la directrice non pas contre la personne elle-même, mais contre la procédure. Biaisée, menée à la hussarde, elle "puait" le petit arrangement entre amis, selon lui. Au point que le conseiller, avant même que la procédure ne soit lancée, avait prédit le nom de la personne qui serait choisie. Nostradamus - Laloux ne l’avait pas lu dans les astres ou le marc de café, mais dans un décryptage d’une sorte de "Ligny connection" qui existerait entre des membres du collège communal (dont le bourgmestre) et ceux de la fabrique d’église du village.
Lapalissade ministérielle
L’affaire était tellement cousue de gros fil, dixit Marc Laloux, qu’on avait "tordu" la réglementation du code de la démocratie locale (CDLD) pour pouvoir faire passer le dossier au conseil communal en urgence. Et ainsi permettre une prise de fonction rapide de la directrice. C’est ainsi que le point complémentaire à l’ordre du jour visant la désignation avait été introduit par un conseiller de la majorité, Luigi Caggioli, ce qui permettait de le faire en dernière minute. Sauf que, dénonçait Marc Laloux, l’élu Caggioli n’était qu’un prête-nom, pas du tout concerné par le dossier. Dossier préparé et présenté, d’ailleurs, par l’administration locale et donc cornaqué dans la coulisse par le collège.
Que dit le ministre de tout ça ? Pas grand-chose, en fait. Il constate que le point complémentaire "émane bien de Monsieur Caggioli". Et que donc on était dans les délais. Lapalissade puisque c’était bien le propos de base de l’élu Défi, qui ne niait pas cette évidence dans son recours. Il est remballé sans autre argument mais non sans être assuré de la considération distinguée ministérielle. Et voilà tout.
Esprit de la loi, es-tu là ?
Marc Laloux rit jaune: "Ça valait bien la peine de motiver autant mon recours et d’attendre quatre mois pour avoir une réponse pareille qui enfonce une porte ouverte." Et d’en remettre une couche: "Pour introduire légalement le point, le Sieur Caggioli devait lui-même en rédiger les pièces justificatives et délibérations." Le conseiller Défi se réfère pour l’affirmer à une réponse du précédent ministre des pouvoirs locaux, Paul Purlan, à une question parlementaire en 2010.
Mais le "Code" en tant que tel n’est pas aussi précis. Il y est simplement écrit que l’ordre du jour du conseil doit être fixé sept jours avant la date par le collège. Et, par ailleurs, qu’un conseiller (et seulement un conseiller) peut demander un point en urgence jusqu’à 5 jours avant la date: "Mais s’il suffit du coup à un collège de demander à un conseiller de sa majorité d’introduire un point pour qu’il passe en dernière minute, c’est un peu facile, considère Marc Laloux. C’est une manière grossière de contourner le code."
Renvoyé à ses chères études par le ministre qui n’a pas cherché plus loin que l’évidence, que va faire le représentant de Défi ? : "J’envisage un recours au conseil d’État." Ça non plus, le connaissant, il n’y avait pas besoin d’être Nostradamus pour le deviner.