Andenne : entre le para et son ex-épouse, c’était la guerre
Il tente de l’étrangler, elle lui broie un testicule… La violence au sein de ce couple était sidérante. Sous les yeux des jeunes enfants.
Publié le 28-11-2022 à 22h13 - Mis à jour le 28-11-2022 à 23h44
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"Ils vo nt se tuer, il faut a ppeler la police." Le 17 avril 2021, ce petit garçon de sept ans fait irruption, affolé, au domicile de ses voisins, dans la région andennaise. De plus, l’enfant porte les traces d’une morsure au doigt. Il a tenté de faire taire ses parents, a mis la main près de la bouche de sa maman et celle-ci dans un état second, l’a mordu. Ambiance.
En couple depuis plus de dix ans, Christian et Josiane (prénoms d’emprunt) ont mené une existence de plus en plus chaotique. Ils sont parents de deux jeunes enfants qui subissent ces terribles tensions familiales. Le papa est paracommando et ses missions l’ont visiblement "abîmé", comme le décrit Hélène Mascart, pour le procureur du roi. Il est insomniaque, il prend des médicaments et les combine parfois avec l’alcool. On comprend aussi que Josiane rencontre des problèmes de boisson.
À tous les deux, la justice reproche des faits de coups et blessures en 2019 mais aussi en 2021.
"Il est militaire, il sait comment faire des clés de bras. J’en avais peur", souffle Josiane. Moi, je ne suis pas experte en technique de combat. Je voulais seulement me défendre. " La dame se dit détruite par tous ces épisodes de violence et ces périodes de tension. " Je ne suis plus jamais en confiance. Les autres me disent qu’ils ne me reconnaissent plus. "
L’accusation rappelle quand même à la prévenue cette scène pour le moins étonnante. Alors que Christian repartait en voiture avec les deux fils, la quinquagénaire n’a pas hésité à balancer une pierre bleue dans la pare-brise de l’auto.
Mais Me Leblanc, l’avocate de Josiane, insiste: c’est bien elle qui a été la principale, voire la seule vraie victime des violences. Et elle sort quelques clichés avec notamment le visage tuméfié de la victime qui en disent long sur la puissance des coups.
Cinq points de suture
Christian dira que lui aussi, il a toujours cherché à se défendre, privilégiant la fuite quand c’était possible. Me Jean-Frédéric Eerdekens, avocat du para, indique qu’il a même failli perdre une partie de sa virilité. "Elle le menaçait fréquemment en lui disant qu’elle allait lui arracher les c…", insiste le conseil du prévenu. Des mots qui ont aussi été suivis d’actes. "Il a fallu lui poser cinq points de suture à un testicule", assure le défenseur. "Quand la police est intervenue, ils ont bien vu qu’il y avait du sang sur le haut du pantalon."
D’une manière ou d’une autre, la substitute Hélène Mascart veut mettre fin à ce violent conflit et surtout éviter d’autres dégâts collatéraux subis par les enfants. C’est une peine de dix mois de prison qui est requise à l’encontre des deux prévenus mais avec la possibilité d’un sursis pour autant que les ex-compagnons suivent aussi les thérapies adéquates pour régler leurs problèmes d’alcool et de violence. La décision finale reviendra au juge Henrion dont le prononcé est fixé au 19 décembre.