Province de Namur: une campagne pour détecter la chaleur dans le sol
En décembre, une campagne de prospection de la géothermie profonde en Wallonie va se dérouler dans plusieurs communes de la province de Namur. On espère trouver des sources de chaleur afin de les exploiter.
- Publié le 14-11-2022 à 16h25
- Mis à jour le 14-11-2022 à 16h26
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Geocond 2022 : c’est le nom de la campagne de prospection géothermique wallonne qui va passer prochainement par une série de communes de la province de Namur.

Les recherches vont être menées sur deux lignes distinctes, totalisant à elles deux 67 km. La première passera par Fernelmont, Andenne, Gesves, Ohey, Hamois, Havelange, Somme-Leuze (et Marche-en-Famenne). La seconde traversera Gembloux, Jemeppe-sur-Sambre, Floreffe, Fosses, Mettet, Anhée et Onhaye.
Sur chaque ligne, des traceurs nommés géophones vont être fichés dans le sol, tous les dix mètres. Un camion-vibreur va se déplacer sur le parcours et s’arrêter tous les 20 mètres pour faire vibrer le sol durant 20 à 30 secondes. À la manière d’une échographie, les résultats enregistrés par les traceurs permettront d’imager les profondeurs du sol. Si des failles géothermiques sont identifiées, on pourrait exploiter, d’ici 5 à 7 ans, ces nouvelles sources d’énergie renouvelable.
Des indemnités en cas de dégâts
Il ne faudra donc pas s’étonner de rencontrer ce chantier mobile escorté de véhicules de signalisation. Le convoi, d’une longueur une centaine de mètres, sera au travail de 8 à 18h, 7 jours sur 7, entre les 10 et 23 décembre.
Les voiries et chemins forestiers qu’empruntera le convoi feront l’objet d’un état des lieux avant et après, de même que les bâtiments proches du tracé. Les vibrations étant contrôlées, il ne devrait pas y avoir de dégâts. Des indemnités sont malgré tout prévues en cas de difficulté.
La géothermie, c’est la chaleur de la terre. Cette chaleur représente un immense potentiel énergétique. On peut aller chercher des températures de 10 à 80°, voire 130°, plus on descend dans les entrailles de la terre, jusqu’à 6 km de profondeur.
À Saint-Ghislain, près de Mons, on procure par géothermie la chaleur à 355 appartements, des bâtiments administratifs, trois écoles, un gymnase, une piscine, un hôpital, et depuis peu, une maison de repos.
Une campagne à 18 millions€
La campagne est menée par le service géologique de Belgique, la société française Gallego Technics Geophysics, en charge de la réalisation du chantier, et l’Université de Mons. L’objectif est d’acquérir une meilleure connaissance du sous-sol wallon et de son potentiel géothermique afin de développer cette source d’énergie durable. Le but est de contribuer à une plus grande indépendance énergétique pour ses citoyens sur le long terme et à réduire les émissions de CO².
La campagne fait partie du projet DGE-Rollout qui vise à soutenir l’expansion de l’énergie géothermique profonde en Europe du Nord-Ouest. Il est financé à raison d’environ 18 millions d’euros par Interreg, la Région wallonne et le service géologique de Belgique.