Se prémunir contre les feux de forêt
Les pompiers de la zone Dinaphi se sont prêtés dimanche matin à l’exercice pas simple de contrôle d’un feu de forêt à Mouzaive.
Publié le 08-08-2022 à 06h00
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Les récents épisodes d’incendie en France en attestent, il faut se prémunir face au réchauffement climatique qui provoque de la sécheresse et fragilise nos forêts. La commune de Vresse-Sur-Semois n’en est pas dépourvue, ni même Gedinne et Beauraing. Raison pour laquelle il était nécessaire, selon le lieutenant Patrice Liétart, de former en tout premier lieu les sapeurs de la zone Dinaphi actifs sur ces communes. Majoritairement, il s’agit de pompiers volontaires.
Ceux-ci ont par exemple pu expérimenter les claies de portage, gros sacs à dos dans lesquels tiennent des longueurs de tuyaux prévues pour progresser dans le maquis. Poids: 30 kilos."C’est plutôt lourd mais c’est bien d’expérimenter de nouvelles choses. On est très demandeurs à la caserne. D’ailleurs on s’est un peu battu pour choisir qui venait aujourd’hui", témoignent Axel et Christophe, pompier à Gedinne.
Défendre les points sensibles
Au programme de la journée de ce dimanche: des manœuvres de jalonnement et la défense des points sensibles. Il s’agit dans un premier temps de cerner le feu par le flanc droit et de protéger l’arrière de la forêt. Aux commandes, le capitaine Francis Dixheures, le plus affûté des dompteurs de feu sur place."C’est un raisonnement tactique dans lequel il faut prendre en compte la direction et la vitesse du vent,explique-t-il en montrant sur son plan la stratégie élaborée.Un feu de forêt est dynamique donc il faut anticiper plein de choses. Il faut aussi analyser la zone, voir où sont les massifs de feuillus, où sont les grands sapins".
Pour les aider, les agents du Département Nature et Forêt ont aussi fait le déplacement."En termes de localisation d’incendie, si c’est un pompier de Beauraing qui arrive ici et qu’il ne sait pas où aller, il aura besoin d’un appui",développe Alain Lallemand, commandant de zone. Une équipe spécialisée dans le pilotage de drones est en train d’être montée avec eux pour cartographier les sites sensibles comme cela se fait déjà en France.
«Une forêt reste une forêt»
"Les feux de forêt sont les plus dangereux car les plus versatiles, explique Patrice Liétart.On n’éteint pas un feu de forêt comme on éteindrait celui d’une maison. Dans une maison, on l’attend de front. Dans une forêt, on le chasse". En avril dernier le lieutenant est parti se former dans le Var (France) avec les officiers. Ils y retourneront en octobre. Ce bagage dans la poche, il était évident pour eux de transmettre les bons tuyaux, ici, en Belgique. Bien qu’il existe 5 niveaux de maîtrise, le lieutenant annonce qu’il n’y aura pas de formation au-delà du troisième car notre territoire, plutôt fait de massifs feuillus et morcelés par les routes et les lacs, ne le nécessite pas . "On se prépare, comme pour les inondations et on s’adapte aux missions", relève Alain Lallemand.
Nos essences d’arbres ne sont pas les plus à risque d’incendie. La vallée de la Semois compte de nombreux bouleaux, charmes et chênes notamment. Mais " une forêt reste une forêt,appuie l’agent DNF présent sur place. On a aussi des résineux qui sont très sensibles au feu. L’été amène des barbecues qui paraissent gentils mais qui peuvent faire un départ de feu. Sur le cantonnement on en a eu plusieurs".
Dans le cas où un feu d’ampleur venait à se déclarer, la coopération avec d’autres zones sera la clé. Une convention avec la Zone Luxembourg et la Zone de Secours Hainaut-Est (Zohe) sera prochainement signée."Ces officiers ont suivi les mêmes formations que nous, ils vont eux aussi la distiller à leurs subalternes. À l’échelle d’une zone, on n’aurait pas les moyens d’intervenir seuls, il ne faut pas se leurrer",partage enfin Patrice Liétart.