Incendie de forêt à Malonne : un test géant pour le nouvel équipement des pompiers (vidéo et photos)
Un incendie s’est déclaré dans les bois de la Vecquée, ce lundi matin. Les pompiers de Namur y ont testé leur nouvel équipement et les techniques spécifiques d’intervention auxquelles ils se forment.Les pompiers de Namur ont dû intervenir sur un incendie dans le bois de la Vecquée, à Malonne, ce lundi matin. Environ 1000m2 de végétaux ont brûlé
- Publié le 25-07-2022 à 14h38
- Mis à jour le 25-07-2022 à 17h58
Ce lundi, un incendie s’est développé sur une surface d’environ 1000 m2 dans le bois de la Vecquée, à Malonne (voir ci-contre). Les pompiers de la zone NAGE ont pu le maîtriser. Mais face à un phénomène de plus en plus fréquent depuis quelques années et difficile à combattre, le matériel et les techniques d’intervention doivent s’adapter. «Nous nous sommes rendu compte que le climat avait changé mais que nous avions ni formations ni l’équipement approprié», indique Nicolas Masset, sous-officier à la caserne de Namur. Il est l’un des seuls à avoir suivi une formation, en France, sur les feux de forêts. Le jeune pompier a dû se rendre dans les Landes, puisqu’ici aucune formation n’est proposée.
Ce lundi, il a pu mettre ses apprentissages en pratique avec ses collègues. Mais entre la France et la Belgique, les feux diffèrent, dit-il. «Ce n’est pas pareil. Leur technique est utile mais là-bas tout est plat. Donc pour les feux de champ ça va, mais dans le cas d’un feu comme celui-ci à La Vecquée, le sol est vallonné par endroits.» Il a donc adapté la technique à mettre en œuvre. Résultat : le feu fût maîtrisé en peu de temps. «Avant, nous partions directement au cœur de l’incendie et après nous attaquions le front des flammes, comme pour un incendie domestique. Aujourd’hui, on a fait l’inverse.» Contournant le cœur de l’incendie, l’équipe a réussi à stopper sa progression avant d’éteindre le foyer. Une technique auparavant inconnue et que seul quatre pompiers connaissent dans la zone.
Sur près de 150 hommes et femmes du feu, cela fait peu. «C’était un coup de chance que je sois là aujourd’hui. Nous ne sommes pas assez à avoir été formés. Il faudrait encore attendre un an avant que nous arrivions à apprendre ces techniques à tout le monde.»
En plus des formations, du nouveau matériel est arrivé, dont une remorque tout terrain. «Avant, nous portions tout le matériel car les véhicules n’étaient pas capables d’aller loin dans les bois. C’était une grande perte de temps mais nous étions aussi plus fatigués. Nous avons donc eu l’idée de la remorque. Elle permet d’amener le matériel le plus vite et surtout le plus loin possible.» Désormais, ils sont aussi accompagnés de tuyaux plus fins et autres appareils. Le but étant de s’alléger un maximum pour être plus rapides. Si ses collègues ont pu apprendre cette nouvelle méthode, sans Nicolas Masset et sa formation, l’incendie aurait pu être plus grave.
En effet, en 2018, au même endroit, un violent incendie avait donné beaucoup de fil à retordre aux pompiers. «Il a fallu 3 jours pour le stopper entièrement. Tout le matériel a brûlé. La surface était 5 à 6 fois plus grande que celle-ci». Les pompiers avaient alors été dépassés par la vitesse et l’ampleur de propagation de l’incendie. «C’est ça qui a été l’élément déclencheur pour nous. Sur ce genre de feu, il faut qu’on gagne un maximum de temps. Il se propage très vite, encore plus avec le vent. Avec la formation et les nouveaux moyens, nous aurions mis une demi-journée voire une journée pour l’éteindre» affirme le sous-officier. Ils avaient alors uniquement des tuyaux de gros diamètres, comme lors d’incendie d’habitation.
Le problème est qu’en Belgique, rien n’est mis à disposition pour instruire les pompiers aux feux de forêt. «Chaque zone doit faire comme elle le sent car il n’y a absolument rien de prévu. Aujourd’hui, on est encore en plein flou» explique Nicolas Masset. Les pompiers reçoivent une formation sur les feux d’habitation mais les deux types de feux sont trop différents selon lui. «C’est beaucoup plus compliqué sur la durée et physiquement. L’extension est la plus grosse différence. Le feu part partout, il change tout le temps de direction avec le vent. Avec un feu d’habitation, vous savez à quoi vous en tenir. Donc la technique est très différente.» Une problématique qui n’a toujours pas trouvé de réponse, si ce n’est l’adaptabilité de chaque zone. À Namur, on a donc pris les devants en se formant ailleurs et demandant des outils plus adaptés. Si les autorités restent à l’écoute de leurs besoins matériels, sur le plan éducatif, les pompiers attentent toujours.Ce lundi, en début de matinée, les pompiers de Namur ont été requis pour un incendie dans les alentours du bois de la Vecquée à Malonne.
1000 m2 du bois touchés
Ce lundi dans le courant de la matinée, les pompiers de Namur ont été alertés pour ce qui était annoncé, dans un premier temps, comme un feu d’habitation dans le bois de La Vecquée à Malonne.
Sous les ordres du capitaine Gonze, deux autopompes, une citerne ainsi que l’Unimog «feux de forêts» ont convergé vers les hauteurs de Salzinnes. Sur place, ils se sont en fait retrouvés face à un incendie de forêt. Celui-ci a été compliqué à localiser précisément, même si des fumées étaient visibles depuis Flawinne.
Au vu de la particularité du terrain, escarpé, la tâche a tout de même été physique pour les hommes du feu. Leur véhicule tout-terrain a heureusement pu accéder au plus proche de la zone d’intervention, tandis que plusieurs citernes se relayaient pour les alimenter en eau.
En fin de matinée, les dernières flammèches étaient arrosées et les sapeurs pouvaient enfin souffler. Environ 1000m2 du bois ont été touchés.
Il semblerait que le feu ait pris naissance suite à la présence d’un feu de camp, attisé par le vent. L’enquête de police devra confirmer cette thèse.