Des oeufs issus d'un poulailler mobile dans plusieurs magasins namurois
Deux agriculteurs vedrinois intègrent une association de détenteurs de poulaillers mobiles. L’enjeu consiste à promouvoir ce mode d’élevage.
Publié le 25-07-2022 à 22h00
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C’est une filière qui prend de l’ampleur en Wallonie: en cinq ans, environ 100 poulaillers mobiles ont trouvé acquéreur auprès d’une soixantaine d’agriculteurs. Parmi ceux-ci figurent Béatrice et Christian Lavoix, exploitants d’une ferme en polyculture-élevage, à Vedrin.
Privilégiant les œufs bio de pâturages, les deux agriculteurs ont été convaincus par ce concept novateur au point d’acheter, en juin dernier, un deuxième poulailler mobile pour leur prairie. " On s’est dit que si on s’y investissait, il fallait s’y prendre rapidement avant que d’autres concurrents fassent de même ", raconte Christian Lavoix, qui vient d’intégrer l’Organisation de producteurs d’œufs de pâturages. Une nouvelle association fondée par l’éleveur sprimontois Daniel Collienne.
Pratique encore méconnue
À travers ce collectif de producteurs, il s’agit pour ses adhérents d’uniformiser les prix de vente de leurs œufs bio ou conventionnels et de procéder à des achats communs. Mais surtout de légitimer ce mode d’élevage auprès des pouvoirs public, qui méconnaissent encore cette récente pratique. Par conséquent, les normes de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), basées principalement sur des élevages plus intensifs, ne sont pas encore adaptées à ces structures mobiles. " Notre but consiste donc à encourager le consommateur à se tourner vers notre production. Sans oublier d’inciter d’autres détenteurs de poulaillers mobiles à rejoindre l’association ", avance Daniel Collienne. De quoi contribuer au rayonnement et à la reconnaissance de ce secteur en pleine croissance.
Avantages du concept
Destiné aux professionnels souhaitant diversifier leurs activités, le poulailler mobile présente plusieurs attraits: renforcer le bien-être animal et la qualité des œufs tout en veillant au respect de l’environnement. Équipé de roues, ce modèle peut accueillir jusqu’à 220 poules et être déplacé facilement d’une prairie à une autre. " En les déplaçant régulièrement de passerelles, elles ont davantage de distraction et nous réduisons aussi la prolifération de parasites ", mentionne D. Collienne.
Dès leur sortie de l’enclos, les volailles peuvent alors accéder à la prairie et bénéficier d’une alimentation complète, constituée d’herbes, d’insectes ou encore de vers. Grâce à cet espace en plein air, protégé par une clôture, l’animal peut ainsi retrouver peu à peu son comportement naturel.
Coût supérieur des œufs de pâturages
La qualité ayant un prix, le consommateur devra toutefois débourser environ 3 euros la boîte de 6 unités en magasin, soit près du double des œufs bio industriels. Un cas de figure qui s’explique par le coût d’investissement supérieur du poulailler mobile au modèle classique. Mais également une charge de travail plus importante. " Dans nos deux installations, situées sur une prairie certifiée bio, tout le ramassage des œufs se fait à la main ", souligne Christian Lavoix, qui livre ses produits, trois fois par semaine, dans des commerces proches de sa ferme à Erpent et Vedrin. Malgré le tarif plus élevé, toute sa marchandise s’écoule chaque fois en l’espace de quelques jours, bien qu’elle côtoie des œufs standards et moins chers dans le même rayon. Preuve que la clientèle est prête, selon Christian, à payer davantage pour une qualité différenciée.