Préserver le C&A de Namur: pour Maxime Prévot, c’est non
Le doyen de la Faculté d’architecture de l’ULB a lancé une pétition réclamant la préservation du C&A. Selon Maxime Prévot, conserver le bâtiment aurait pour résultat un ensemble à la cohérence architecturale illisible.
Publié le 07-07-2022 à 22h00
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Une bonne dizaine d’années de procédure et de débats houleux dans le projet du square Léopold, mais jamais jusqu’ici le devenir du bâtiment du C&A n’avait été soulevé. Dernièrement, Besix a annoncé son intention de le démolir pour mener à bien son projet prévoyant commerces, logements et bureaux. Depuis lors, Pablo Lhoas, le doyen de la faculté d’architecture de l’ULB, a jeté un pavé dans la mare en soulignant le caractère patrimonial de l’œuvre de Léon Stynen, représentative du courant "brutaliste". Derrière lui, l’académique a fédéré des spécialistes, y compris internationaux, parmi lesquels le doyen de la Faculté d’architecture de l’Université de Mons ou encore la directrice générale adjointe, responsable de la cellule Architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En quelques jours, une pétition demandant la préservation du bâtiment a récolté près de 1500 signatures. De quoi faire bouger les lignes dans ce dossier? Pour le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, il serait surtout question de "faire feu de tout bois" .
«Un mikado de styles»
L’élu namurois l’assure, "jamais" un intérêt quelconque du bâtiment n’a été relevé lors de discussions entre le promoteur et la Ville. "Voilà des années qu’il est question de développer un projet au square Léopold, y compris à la place de l’actuel C&A, et puis tout à coup un nouveau motif est trouvé par certains, depuis Bruxelles, pour contrarier une nouvelle fois le projet…" , regrette-t-il. La position du premier des Namurois est aussi claire qu’opposée à celle de la trentaine de spécialistes qui s’est mobilisée: "Je ne pense pas, personnellement, que ce bâtiment mérite un quelconque classement. Et développer sur le square un nouveau projet en devant, tout à coup, s’imposer de conserver ce bâtiment C&A ne pourrait amener qu’à un résultat final bancal dont la cohérence architecturale d’ensemble serait illisible. Ce serait un mikado de styles peu pertinent."
Et d’ajouter: "Vous savez, un adage dit que quand un cheval de course est traité par une commission dans laquelle tout le monde y va de ses avis et exigences, au final le compromis qui en ressort est un chameau! Évitons de faire du quartier de la gare un chameau…"
Il semble désormais probable que le cas du C&A sera abordé dans le cadre de l’enquête publique. Dès lors, Besix n’aura d’autre choix que de produire une analyse justifiant sa proposition architecturale.