Vresse-sur-Semois: les moutons "royaux" de retour sur l'ile de Bohan
Les moutons de la Fondation Roi Baudoin sont revenus paître sur l’île de Bohan. À chaque fois un grand moment, partagé avec les enfants de la commune.
Publié le 01-07-2022 à 22h00
La transhumance des moutons de Bohan a repris le 24 juin dernier sous les yeux fascinés des enfants de l’école fondamentale de Sugny-Pussemange (Vresse-sur-Semois). Ces activités se déroulent chaque année depuis 2017, période où les moutons roux ardennais de la Fondation Roi Baudoin se sont installés. Ils viennent tout droit du domaine royal de Ciergnon.
Vincent Dehon, entrepreneur paysagiste, a été mandaté par la Fondation pour la gestion des trois îles (Bohan, Vanne Cunin et Poupehan) et donc des moutons. À Bohan, ils sont six, critère exigé par Natura 2000 sur base de la superficie du site (72 ares).
Vincent se charge d’amener ses collaborateurs de broute vers la fin du mois de juin et de les reprendre chez lui à la mi-octobre.
" On respecte une période particulière, la fin de la nidification des canards et des cygnes. Pour des raisons de facilité, on attend fin juin pour que les écoles aient plus de disponibilités pour se rendre sur l’île" , explique-t-il.
L’objectif est simple, sensibiliser les enfants à la protection de l’environnement, en particulier celui qu’ils voient au loin chaque jour. "La plus belle récompense, c’est leurs sourires" , reconnaît le paysagiste.
Des animaux autosuffisants
L’île de Bohan fonctionne via un système de pâturage extensif. C’est-à-dire qui ne nécessite aucune intervention humaine ou presque. Vincent procède à deux fauchages mécaniques l’an, pour ne pas que des plantes invasives comme la benjamine de l’Himalaya ou la renouée du Japon s’y installent.
Pendant quatre mois, les moutons font office de tondeuse écologique. "C’est une race rustique. Il n’y a rien à faire, ils mettent bas seuls, se nourrissent seuls et s’hydratent grâce à la rosée du matin" , appuie Cédric Vanneste, coordinateur pour les projets environnement et diversité à la Fondation Roi Baudoin, laquelle est propriétaire des trois îles vressoises.
" Au début, on laissait faire la nature. Mais vers 2014, la Commune nous a interpellés car la nature avait trop pris les devants. Régulièrement en hiver, tout est inondé. Les déchets emportés par le cours d’eau s’accumulaient dans les branchages et quand l’eau redescendait, on avait un dépotoir à ciel ouvert. Ne plus avoir d’arbres permet à l’eau de passer au-dessus."
Enfin, l’abattage des arbres a permis d’ouvrir les paysages dans la vallée et les riverains sont désormais très attachés aux moutons ardennais, que beaucoup surveillent depuis leur fenêtre. "S’il y a un jour un black-out, les caméras humaines fonctionneront toujours" , commente Vincent Dehon.Et qu’ils veillent seulement! Car prochainement, il se pourrait bien qu’une naissance arrive.