Une décennie de contestation pour Marcel et compagnie
Les membres du collectif de défense du square Léopold, aujourd’hui Ramur, ont réservé un comité d’accueil au promoteur Besix lundi soir. Cela fait 10 ans que Marcel Guillaume mène la fronde.
Publié le 21-06-2022 à 06h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/KBZHMHJSN5BCHB5WQ6XJ6ONKIA.jpg)
"On est un peu plus fatigué mais on est toujours là." Des centaines de réunions, de débats, de distributions de tracts et de slogans plus tard, Marcel Guillaume incarne encore et toujours l’opposition au projet de centre commercial. "Pour nous, c’est un moment symbolique, dit-il. En août de cette année, il y aura tout juste dix ans que le collectif de défense du square Léopold a été créé." De ce vent de contestation a émergé l’ASBL Ramur qui passe au crible l‘ensemble des projets urbanistiques namurois. Les militants se devaient d’être là en prélude de la réunion d’information publique visant LE dossier déclencheur. Une trentaine en tout, banderoles à la main et une pile de flyers sous le bras. "Nos arguments n’ont pas changé. Les enjeux environnementaux, climatiques et les émissions de C02sont encore plus forts aujourd’hui qu’il y a dix ans. Mais ça ne veut pas dire qu’ils seront pris en considération pour autant" , lâche Marcel Guillaume. Et d’ajouter: "On ne se fait pas trop d’illusion."
Le Vedrinois a passé la semaine à parcourir les 600 pages du rapport d’étude d’incidences réalisée dans le cadre de la délimitation préalable du périmètre de remembrement urbain (PRU). De quoi nourrir un peu plus la position du collectif. "On a découvert des problèmes jamais évoqués. Il faudra par exemple dégager 190000 m3de terres dont 35000 sont polluées. Il y a également des soucis d’alimentation en eau et d’évacuation. On apprend que la nappe phréatique est située entre 6 et 8 m de profondeur mais qu’il est prévu de creuser jusqu’à 16 m" , détaille le porte-voix de Ramur.
Ce dernier s’inquiète encore du télescopage des procédures dans le dossier. "Le ministre Borsus n’a pas encore validé le PRU. J’ai peur qu’il le fasse juste avant de délivrer le permis de bâtir. Ce qui laisserait très peu de temps pour introduire un recours. Or, on doit absolument attaquer le PRU sinon on laisse à Besix une voie royale pour la suite." Maxime Prévot a toutefois précisé que le PRU devrait être validé à l’été. Soit bien avant que le permis ne soit potentiellement délivré.
Mais que la voie soit royale ou pas, le promoteur risque immanquablement de trouver Marcel Guillaume sur son chemin. Ce dernier ayant toujours affirmé qu’il irait jusqu’au bout du combat, quitte à s’enchaîner à l’un des arbres qu’il tente de sauver depuis 10 ans.