Square Léopold: la fin du feuillet on programmée en 2026
Commerces, logements et bureaux, voilà la reconversion qui attend le square Léopold. L’étude d’incidences sur l’environnement a été lancée ce lundi 20 juin 2022 avec une réunion d’information préalable en présence du public. Le complexe pourrait être opérationnel fin 2026, après trois ans de travaux.
Publié le 21-06-2022 à 06h00
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La saga du centre commercial au square Léopold comptera bientôt plus d’épisodes que les Feux de l’amour . Tout a commencé par un pilote écrit par la majorité cdH-MR-Écolo, il y a un peu plus de dix ans. A suivi la consultation populaire de février 2015 qui a fait office de prime time. Et comme tout feuilleton qui dure dans le temps, il y a eu un changement de casting lorsque Urbanove a laissé sa place à Besix Red pour mener à bien la réalisation du projet. Voilà pour quelques-uns des grands rebondissements de l’intrigue.
Lundi soir, avec la réunion d’information préalable qui s’est tenue à la Bourse, c’est une nouvelle étape qui a été franchie. Elle a donné le coup d’envoi de l’étude d’incidences sur l’environnement qui nourrira la demande de permis intégré, ultime obstacle à franchir avant la construction du complexe. Ce dernier fait désormais la part belle à la mixité. "Il faut un permis intégré parce que le projet englobe trois thématiques: l’urbanisme, l’environnement et les implantations commerciales" , explique l’échevine namuroise en charge de l’Urbanisme Stéphanie Scailquin (Engagés). Cette évolution a nécessité la définition d’un périmètre de remembrement urbain, lequel est toujours en attente d’une validation par le ministre wallon de l’aménagement du territoire, Willy Borsus (MR) (lire page suivante).
Reconnecter le site à la ville
À l’inverse du feuilleton américain à la longévité inégalée, Besix Red et la Ville de Namur ont donc drastiquement modifié le scénario de base qui prévoyait un vaste "mall" strictement commercial de 23000 m2. "Aujourd’hui, il est question d’une surface commerciale de 14000 m2en incluant le C&A (NDLR qui ne faisait pas partie du projet originel). On a donc divisé par deux la dimension commerciale qui devient l’accessoire du principal, à savoir les logements et les bureaux" , dit Maxime Prévot (Engagés).
Au total, la structure sera néanmoins plus conséquente avec 40000 m2de surfaces brutes constructibles. Mais pas forcément plus massive, disent de concert architectes (le bureau Vigier) et promoteur qui vantent le caractère aéré et perméable du projet.
Il est désormais réparti sur trois bâtiments distincts. dont chacun disposera d’une entrée propre côté rue de Fer, place Léopold et place de la Station. Un parking de 850 places se déploiera sur trois niveaux en sous-sol. Les vélos disposeront, quant à eux, d’un bon millier d’emplacements disséminés sur toute la parcelle.
Outre l’aspect foncier, les protagonistes ont également eu à cœur d’aménager l’espace public. "Le projet n’est pas fermé sur lui-même. Il fait partie d’un tout. Les espaces publics sont là pour recoudre le site au reste de la ville" , décrit Laura Gelso, architecte. Citons notamment l’escalier monumental qui donnera sur la rue de Fer et les nombreuses terrasses végétalisées.
Un mélange de fonctions
Au centre du site, Besix Red a joué la carte de l’audace en créant une nouvelle rue recouverte d’une verrière naturellement ventilée "pour créer une oasis de fraîcheur en été et conserver la chaleur en hiver" , dit Steven Beckers, architecte expert en économie circulaire pour le bureau BOPRO.
De part et d’autre de cet atrium, au rez-de-chaussée, seront réparties les 48 cellules commerciales. 2750 m2seront dédiés à l’horeca avec la création d’un Food Hall. Les bureaux seront, quant à eux, concentrés aux niveaux supérieurs du bâtiment orienté vers la gare. Tandis que les logements seront répartis entre les étages de l’immeuble longeant la rue Borgniet ainsi que dans un complexe exclusivement dédié à l’habitat construit le long des rails, vers le pont de la chaussée de Louvain. Ce dernier édifice a été revu à la baisse depuis le récent PRU. Il compte en effet sept étages au lieu de huit, initialement. Il est également doté d’une échancrure afin que les rayons du soleil irriguent aussi les voies ferrées.
Trois ans de travaux, dès 2024?
L’étude d’incidences officiellement lancée ce lundi soir court jusqu’au 5 juillet. Les citoyens peuvent adresser leurs remarques et considérations par courrier à la Ville ou à Besix Red. Elle sera suivie d’une enquête publique qui pourrait démarrer début 2023. Le permis de bâtir est attendu pour l’été de la même année. "On espère pouvoir commencer la construction début 2024, confie Pascal Uyttendaele, responsable du projet pour Besix Red. Les travaux devraient durer 3 ans."
Le nouveau square Léopold devrait ainsi être pleinement opérationnel dès la fin 2026. Et le générique de fin tombera sur le feuilleton namurois de la décennie… On entend déjà les violons un peu kitsch.