Namur : un quatrième convoi de dons est parti à l’est de l’Ukraine, au plus près de la zone de conflit (vidéo)
Un convoi de près de 20 tonnes de dons organisé par l’ASBL Solidarité Ukraine Namur est parti mardi pour Zaporijia, à 20 km du front.
Publié le 21-06-2022 à 19h29 - Mis à jour le 21-06-2022 à 19h31
Bientôt quatre mois que l’Ukraine subit la guerre. Mardi, le collectif Solidarité Ukraine Namur, créé en mars, a poursuivi son action en préparant un 4esemi-remorque rempli de vivres, médicaments, matériel médical et d’hygiène pour l’Ukraine. Cette fois, le but est d’acheminer les colis à Zaporijia. Se rendre à l’est et à seulement une vingtaine de kilomètres de la ligne de front représente un travail logistique plus complexe à réaliser et donc une petite prouesse.

Le collectif a pu compter sur ses fidèles bénévoles, qui ont empaqueté et étiqueté les colis, et Leonid, un camionneur ukrainien chevronné de 63 ans. "Jusque-là, les trois semi-remorques (soit plus de 100 tonnes de dons) allaient jusqu’à Loutsk puis les dons étaient acheminés dans différentes villes grâce à un réseau de professionnels et bénévoles ukrainiens. Leonid ira cette fois un peu plus loin, à Volotchysk. Là, un autre transporteur prendra le relais jusqu’à Zaporijia, explique Vladimir Kibardin, Belgo-Ukrainien à l’origine de l’ASBL. En tout, c’est un périple d’environ 3000 km. La cargaison sera offerte à un hôpital privé qui soigne des soldats et des civils. Sur place, tout est géré par la fondation Saint-Mikolaia, créée par l’hôpital.Zaporijia, c’est un vrai entonnoir où arrivent des militaires et civils blessés de villes sinistrées comme Marioupol."
Il a fallu prévoir assez de carburant pour Leonid car les pompes à essence connaissent des pénuries. "On a aussi dû remplir des papiers afin d’avoir un numéro spécial indiquant qu’il s’agit d’un transport d’aide humanitaire pour éviter de devoir faire la file à la frontière" , précise-t-il.

Vladimir réitère son appel aux bonnes âmes pour apporter de nouveaux dons ou donner un peu de leur temps au dépôt de l’ASBL, route de Gembloux, à Saint-Servais. "Les dons baissent car on parle moins de la guerre et avec l’approche des vacances d’été, les gens y pensent moins aussi, dit-il. On a toujours besoin de médicaments, de matériel médical, de produits d’hygiène, pour bébés, et de vivres. Il y a toujours autant de blessés. Ceux-ci arrivent par milliers en train depuis l’est pour être soignés. Les hôpitaux de l’ouest sont aussi réquisitionnés et les interventions ou consultations moins urgentes y sont annulées ou postposées."
L’ASBL fait aussi appel aux dons financiers (petits ou grands) et prépare des dossiers pour espérer peut-être obtenir des subsides des pouvoirs publics. Ce quatrièmeconvoi solidaire parti mardi à la mi-journée, sous les regards émus des bénévoles, devrait arriver lundi à sa destination finale.