Namur: le chantier de l'Eldorado aurait dû reprendre en avril
Le promoteur avait indiqué à la Ville une éventuelle reprise des travaux en avril. Rien n’a pourtant bougé rue de Fer.
Publié le 18-05-2022 à 06h00
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Il y aura bientôt trois ans que rien ne bouge au n°40 de la rue de Fer. Le chantier de l’Eldorado est toujours à l’arrêt, au grand désespoir des édiles impuissants. "Que peut-on faire? Rien, déclarait l’échevine de l’Urbanisme Stéphanie Scailquin (Les Engagés), lors du dernier conseil communal, en réponse à une question de Thierry Warmoes (PTB). Nous ne disposons d’aucun levier juridique pour contraindre le promoteur (NDLR: GH Group) à reprendre les travaux. Il ne nous reste que les moments d’interpellation, la force de persuasion et de conviction." Et l’échevine d’ajouter: "Ça nous énerve très très fort parce que ça plombe le moral des commerçants et parce que ça rompt la dynamique commerciale de la rue de Fer et de la galerie Saint-Joseph. Nous continuons d’interpeller le développeur à intervalles réguliers."
Lassée par les réponses évasives de ce dernier, la Ville a convoqué une nouvelle réunion à laquelle étaient présents des représentants de GH Group et des architectes en charge de la reconversion de l’ancien cinéma. Une lueur d’espoir a jailli. Nous étions alors en février. Le promoteur s’était engagé à relancer le chantier au printemps. "Courant du mois d’avril ou du mois de mai" , précise Stéphanie Scailquin. La Ville a vite déchanté. L’activité est de fait toujours au point mort rue de Fer.Et l’échevine de faire la lumière sur les justifications avancées par les architectes: "Ils ne peuvent pas donner de planning à ce stade. Il faut que les entreprises et le maître d’ouvrage se mettent d’accord sur le prix de la construction avant de parler de reprise."
Des milliers d’euros de frais par mois
Du côté des autorités communales, on précise que le promoteur est "sérieuxetqu’il n’y a pas de menace de faillite". Il n’a dès lors pas l’intention d’abandonner son projet de création de 10 logements et de deux espaces commerciaux en lieu et place de l’ancien cinéma.
Il a également tout le loisir de prendre son temps. Le permis intégré, obtenu en 2016, est toujours régi par une réglementation urbanistique antérieure qui ne lui impose aucune échéance.
Mais l’inaction n’est pour autant pas sans conséquence sur les finances. Le maintien en l’état du dispositif de chantier a un coût. GH Group s’acquitte des frais de location de matériel qui, au total, reviennent à plusieurs milliers d’euros mensuellement. Renseignements pris auprès de professionnels du secteur de la construction, l’étançonnement de la façade coûterait à la société entre 1000 et 2000€ tous les mois. À cela s’ajoutent entre 3000 et 5000 € pour maintenir la grue en place.
Des sommes qui devraient finir par pousser le promoteur à enclencher la deuxième vitesse. D’autant que, selon les propos qu’il a récemment tenus auprès de la Ville de Namur, il ne faudrait que six mois pour terminer le gros œuvre du bâtiment.