Envoyer un manager de crise à Dinant?
Les tensions au sein de l’administration s’accentuent (lire par ailleurs). Mais que faire ? En interne, cela semble compliqué vu la pathétique crise politique. Une aide « extérieure » pourrait-elle s’envisager ? Éléments de réponse.
Publié le 18-05-2022 à 22h23 - Mis à jour le 18-05-2022 à 22h24
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Olivier Rubay est attaché de presse du ministre Christophe Collignon (PS), en charge des Pouvoirs locaux. D’après lui, " pas mal de Communes sont dans le même cas de figure . Nous avons eu le cas à Anderlues où il y avait aussi une forme de paralysie au sein du collège. Le souci, c’est que nous, on ne peut pas comme ça, de manière proactive, agir. Il faut un constat clair et précis au niveau de l’administration. Cela peut passer par des obligations. Les Communes sont notamment tenues de remettre chaque année un budget en équilibre. Si cette obligation n’est pas remplie à cause d’une paralysie totale du collège, le ministre peut commencer à prendre des m esures . Et si plus rien ne bouge, il est possible de mettre la Commune en douzième provisoire (NDLR: concept juridique selon lequel, lorsqu’un exercice budgétaire n’est pas voté à temps, la Commune engage des dépenses équivalentes à un douzième du budget prévu l’année précédente) pour payer le salaire du personnel, les primes d’assurances, les taxes et toutes dépenses strictement indispensables au bon fonctionnement du service public."
Et si la paralysie se poursuit? " Alors le ministre peut envoyer un manager de crise. Mais cela ne peut se faire que dans certaines conditions. Ce manager de crise envoyé pour une mission temporaire, c’est vraiment l’arme ultime. Et il a une mission bien définie liée à la remise en marche de l’administration ."
L’attaché de presse du ministre ajoute: " À cause de cette paralysie, la Ville de Dinant passe sans doute à côté d’appels à projets, de subsides. C’est dommage pour la Commune. Mais cela, le manager de crise ne peut pas s’en occuper. Il est vraiment là pour remettre en route l’administration ."
Motion de défiance
Des employés communaux ou des élus pourraient-ils solliciter le ministre pour recevoir cette "aide" extérieure? " Cela arrive régulièrement. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a la notion d’autonomie communale. Le ministre n’a pas à dire aux élus locaux ce qu’ils doivent faire. Il ne peut pas s’immiscer dans les décisions, ce serait de l’ingérence ."
Sous-entendu, les femmes et les hommes politiques dinantais(es) doivent prendre leurs responsabilités et mettre de côté leurs vieilles rancœurs. Car ils ont des devoirs vis-à-vis des citoyens et c’est à eux de faire fonctionner la Commune.
Olivier Rubay termine: " Si la majorité ne s’entend pas à ce point, la minorité a toujours la possibilité de déposer une motion de défiance… Ils ont jusqu’à 18 mois avant les élections pour bouger et reprendre les rênes de la Commune pour les prochains mois. Après, ce ne sera plus possible. Mais, une nouvelle fois, ce n’est pas au ministre à dire ce qu’il faut faire ou non .Il n’a pas à décider."