Andenne: «Rien ne justifie la démolition du château de Namêche», selon l’ASBL Historia
Alertée par des riverains, l’ASBL Communauté Historia s’émeut de la démolition programmée du « château » de Namêche.
- Publié le 18-05-2022 à 17h54
- Mis à jour le 18-05-2022 à 20h01
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Le "château" de la rue Sous-Meuse, à Namêche, ne doit pas être démoli. C’est l’avis de certains riverains attachés à cet élément du paysage local, comme celui de la Communauté Historia, une association basée à Liège et active dans la sauvegarde du patrimoine en péril à travers toute la Wallonie.
Après s’être illustrée dans la défense du kiosque et d’hôtel de ville de la place du Marché, à Fosses-la-Ville, l’ASBL s’est penchée sur le cas du manoir de Namêche. Vendu pour 175000€ à un promoteur immobilier, le bâtiment est promis à la démolition. Il sera remplacé par une construction neuve destinée au logement.Ainsi en a décidé le conseil communal d’Andenne en séance du 7 mars dernier (abstention de la minorité AD&N).
"La Ville n’a pas d’arguments valables à l’appui d’une démolition , plaide Virgil Declercq, étudiant en architecture et directeur de la Communauté Historia. L’état sanitaire du bâtiment ne justifie absolument pas la destruction. Le calcul vise en réalité la rentabilité économique et ne tient compte ni de l’intérêt esthétique du bien ni de la place qu’il occupe dans le cœur des habitants. Il est dans le chemin, c’est tout."
Les membres de l’ASBL ont inspecté l’enveloppe extérieure du bâtiment et ont procédé à son survol par drone. Ils ont pu également se procurer des photos de l’intérieur. "Hormis le mur de la terrasse, qui a été percuté par un engin et doit être remaçonné, le manoir est en bon état , résume Virgil Declercq. Il n’y a pas de problème de stabilité, ni d’insalubrité et la pierre de Meuse n’est pas poreuse, contrairement à ce qu’affirment les autorités locales. Nos relevés humidimètriques pris en façade révèlent des taux entre 0,5 et 0,7%. Or un bâtiment est considéré comme sain jusqu’à 2%."
Manque d’ambition
Le toit, les murs, les planchers, les portes… tout cela serait très bien. "Une rénovation intérieure a été menée il y a quelques années, on est presque face à du neuf , poursuit le directeur de l’ASBL. On constate juste un léger problème d’humidité au premier étage: une mauvaise isolation fait que le bâtiment ne respire plus et que des champignons sont apparus dans les coins. On est très loin d’un problème structurel. Le bien n’est certes pas exceptionnel, mais il s’agit d’une villa des bords de Meuse typique du début du XXesiècle, témoin de l’habitat bourgeois de l’époque. Sa démolition dénote un manque d’ambition et une vue à court terme. Parce que conserver le patrimoine, c’est maintenir l’identité des lieux, c’est un critère d’attractivité payant à terme."
L’association veut marquer les esprits mais elle ne va pas remuer ciel et terre pour sauver le bien. "Nous traitons de nombreux dossiers, dont certains concernent des bâtiments classés , conclut Virgil Declercq. Le manoir de Namêche n’est pas classé, il passera malheureusement en second plan. Nous avons transmis nos arguments au fonctionnaire délégué de la Région wallonne ainsi qu’à la ministre du patrimoine Valérie De Bue afin de les sensibiliser."