Le Cas Pucine, de retour à Rochefort
La ventriloque de 23 ans s’était produite pour la première fois au FIRR en 2015. Elle est revenue présenter son spectacle ce dimanche. Rencontre.
Publié le 15-05-2022 à 22h57
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Capucine, vous êtes plutôt familière avec le Festival du Rire. Racontez-nous votre histoire.
S’il y a bien un festival avec lequel j’ai une histoire particulière, c’est Rochefort! C’est la première scène de ma vie en tant que ventriloque. Rochefort m’a tout de suite ouvert la porte et vite mise sur les premières parties, de façon régulière. J’étais très jeune, j’avais 17 ans. C’était en 2015. Jean-Marc (Mahin), le président, m’a toujours ouvert les bras en grand. Ça a été le début de tout. Donc je suis très heureuse de revenir.
Ce sera la première fois que vous jouez votre spectacle ici.
À Rochefort oui mais de ma tournée ce sera la 103e. Ça me donne la sensation d’un drapeau qu’on coche. C’est cyclique, j’ai commencé ici, je reviens 3 ans plus tard avec mon spectacle. Il y a toujours les mêmes équipes et j’ai retrouvé les marshmallows et les fraises que j’aimais déjà beaucoup à cette époque-là.
Vous êtes Française et avez remporté La France a un incroyable talent en 2019. Quels sont vos liens avec la Belgique?
J’ai fait mes études à l’INSAS (Institut Supérieur des Arts), l’école trop chouette chez vous de théâtre. J’ai habité 4 ans à Bruxelles. Et je faisais les allers-retours pour mes spectacles de théâtre classique la journée. Le soir, j’allais faire des premières parties à Rochefort notamment.
De quoi parle votre spectacle «Main Mise»?
Je mets en scène la relation qu’on a avec Eliott (son personnage), qui est très forte. Il y a beaucoup de dualité entre la tendresse, la violence qu’on peut avoir avec les gens très proches de nous. Ce sont eux qui sont les plus aptes à nous dire des choses blessantes. Sinon, il parle beaucoup de déni de passer à l’âge adulte, que l’enfance c’est un peu confortable, de la place de l’imaginaire dans un monde d’adultes sérieux.
Est-ce que l’imagination c’est forcément quelque chose à enlever quand on grandit?
C’est un spectacle où on rigole mais qui est très poétique aussi. Il y a beaucoup de degrés de lecture différents. Il y a aussi pas mal de musique parce que je viens de ce milieu.
C’est arrivé comment, la ventriloquie?
J’ai découvert ça par hasard, en me brossant les dents quand j’avais 14 ans. Ce qu’on appelait ventriloquie, ce n’était pas forcément quelque chose qui m’attirait et qui m’attire encore aujourd’hui mais je trouve que c’est un moyen extraordinaire de faire vivre un personnage pleinement. Eliott, je ne le présente pas comme mon personnage. C’est ce que je dis dans le spectacle, c’est un peu cette petite voix inconsciente qu’on a tous et elle ne peut pas changer de visage parce que c’est une vraie matérialisation de mon inconscient.
Le Covid vous a mis des bâtons dans les roues?
J’ai commencé ma tournée quand le théâtre avait rouvert. J’ai souffert d’impatience mais mon spectacle ne s’est pas arrêté. Le Covid m’a servi à écrire. J’ai répété pendant un an dans un théâtre vide en imaginant les gens et toutes les réactions possibles. Écrire mon spectacle pendant le confinement m’a finalement arrangé parce que mes coauteurs, Jérémy Ferrari et Éric Antoine, étaient très disponibles.
Qui recommanderiez-vous dans les artistes au programme du festival?
Gérémy Credeville (le 25/05 à 20h). J’aime beaucoup ce qu’il fait et ce n’est pas par patriotisme français.
Un petit mot pour les festivaliers?
Continuez d’aller au théâtre, au cinéma parce qu’on a pris l’habitude pendant deux ans de ne pas y aller. Mais ça fait du bien d’être ensemble, dans la même barque du vivant.