Purnode: permis octroyé pour l’élevage de 31.000 poulets
Une étable pour 110 bovins et 4 poulaillers avec parcours extérieurs vont être construits, à la sortie de Purnode. Le collège communal a rendu sa décision. Dans le voisinage, ça grince.
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Publié le 01-05-2022 à 11h08 - Mis à jour le 02-05-2022 à 08h47
Le sujet avait fait polémique voilà tout juste deux ans, lorsque la famille Piret, père et fils, avait introduit une première demande de permis unique pour la construction d’un poulailler pouvant accueillir près de 40000poulets de chair, rue d’Awagne à Purnode. Le projet à cet endroit ne s’est finalement pas concrétisé.
Il va néanmoins être construit ailleurs (rue de Chirmont, à la sortie de Purnode, vers le bois de Blocqmont) moyennant quelques modifications par rapport à la demande initiale. Le permis vient d’être octroyé par la Commune d’Yvoir qui assume sa décision. " La procédure est en effet terminée ", confirme Patrick Evrard, bourgmestre de l’entité. Il justifie le choix du collège en quelques points:
-1/La localisation. " Elle est différente de celle qui avait donné lieu à un refus de permis , explique-t-il. Désormais, le poulailler se situera au-delà d’une ligne de crète. Si la distance par rapport aux habitations n’est pas sensiblement plus grande, le contexte géographique, lui, est différent ."
-2/Il n’y a pas de communication avec la nappe phréatique située à proximité de la brasserie du Bocq (certains au village craignaient que l’eau soit de moins bonne qualité pour fabriquer la bière). " On se situe à environ 1km des villages de Purnode et d’Awagne. L’eau se déversera dans les vallons secs, entre Blocqmont et devant-Houx ."
3/Parcours extérieurs. Si le projet reste celui d’un " très gros poulailler ", il est désormais prévu de construire des " parcours extérieursde près d’un hectare chacun pour que les poules puissent sortir. Ce qui ouvre l’accès non pas à un label Bio, mais en tout cas à un label de volailles de meilleures qualités que le bas de gamme .On n’est plus dans une version de poulailler industriel fermé ."
4/Le projet est plus polyvalent puisqu’il est prévu d’y accueillir une étable pour une centaine de bovins.
-5/Le projet concerne des agriculteurs de la région qui devaient trouver une solution pour leur exploitation. " La ferme de Viet et les terres autour sont la propriété de la carrière de Leffe. Vu que la carrière a demandé une révision du plan de secteur pour étendre son exploitation, ils risquent d’ici peu d’être délogés.Ils cherchent donc une alternative ."
-6/Besoin en matière agroalimentaire. S’il est vrai que les gens " n’aiment pas " ce type production, d’élevage, le bourgmestre rappelle que la Région wallonne demande " qu’à l’horizon 2030-2040, 30% de l’agriculture soit bio et 70% en version traditionnelle. On est donc dans une politique où on permet à l’agriculture traditionnelle de continuer à se développer. Sur Yvoir, on essaie d’avoir une approche équilibrée au niveau du collège. On essaie de soutenir différentes formes d’agricultures. On souhaite aussi protéger nos agriculteurs qui essaient de se diversifier. Il n’y a donc pas de raison de porter un avis négatif car ce projet répond aussi à des besoins ." Il cite un exemple: " Lorsque vous achetez des pilons ou des cuisses de poulet, il ne faut pas croire que c’est du poulet bio. On préfère alors que le poulet soit produit chez nous plutôt que de l’importer des pays de l’Est où les contrôles sanitaires sont moins bons ."
Réunion ce lundi soir
D’après le bourgmestre, depuis l’octroi du permis, il n’y a pas eu de réactions formelles. Au sein du village, il nous revient néanmoins que cette décision n’est pas vue d’un très bon œil. La CCATM (Commission consultative d’aménagement du territoire et de mobilité) avait d’ailleurs rendu un avis négatif.
Pour dialoguer avec les personnes qui avaient formulé des remarques lors de l’enquête publique (une trentaine en tout), une réunion d’échange est programmée ce lundi soir, au complexe sportif de Purnode. " On y expliquera pourquoi on a pris cette décision ".
Patrick Evrard rappelle par ailleurs que les riverains ont la possibilité d’aller en recours auprès du Gouvernement wallon.
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