Jambes: sauvons l’Église St-Symphorien

Jambes n’a pas toujours été aussi peuplée qu’aujourd’hui. La majorité des habitations datent du début du XXe siècle, mais pourtant la commune a une histoire millénaire! Que reste-t-il de cette époque où Jambes était peuplée majoritairement de maraîchers?

Trois édifices seulement, auxquels les Jambois sont très attachés: le pont de Jambes, la Tour d’Enhaive et l’Église Saint-Symphorien. Ce n’est pas un hasard si le pont de Jambes détruit par la barbarie de la guerre fut reconstruit à l’identique, contre toute logique économique. Ce n’est pas un hasard non plus si le Syndicat d’Initiative de Jambes a réussi à sauver la Tour d’Enhaive avec l’aide de la Fondation Roi Baudouin.

Les traces de l’église de 1752

Quant à l’Église Saint-Symphorien, sa façade nous prête à croire qu’elle date de 1930. Mais c’est totalement faux. L’histoire de l’actuelle église nous ramène en 1752. Lorsqu’il fut question après la première guerre mondiale de reconstruire l’église, les Jambois se sont fait entendre. Et la précédente église n’a pas été entièrement démolie. La plupart des murs en brique de l’ancienne église ont ainsi été conservés et recouvert d’une parure en béton. Si décrié aujourd’hui, c’était alors le nec le plus ultra du design. L’actuelle église est donc une restauration de celle de 1752, dont elle a récupéré le clocher. Ce superbe paysage que l’on voit en descendant l’avenue Jean Materne avec le clocher de Saint-Symphorien en avant-plan de notre belle Citadelle était déjà celui que l’on apercevait il y a 270 ans. Nos ancêtres du XXe siècle ont tout fait pour le conserver. Par quelle prétention nous permettrions-nous de tout détruire aujourd’hui?

Si la paroisse a déménagé, cela ne regarde que la communauté catholique et l’évêché. Mais l’église fait partie de notre histoire et nous appartient à tous. Victor Hugo disait: "Il y a deux choses dans un édifice: son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde. C’est donc outrepasser son droit que de le détruire."

L’échevin Tanguy Auspert affirme dans votre journal qu’il ne souhaite pas intervenir sur le plan patrimonial car "il n’y a rien de classé". C’est exact, mais pour la simple raison que la Ville n’en a pas fait la demande. La Ville a par exemple fait une demande de classement pour le Stade des Jeux pour obtenir des subsides. Quand on veut on peut! Mais il semblerait que la Ville préfère au patrimoine de nouvelles constructions dans l’hyper-centre jambois, qui rapporteraient taxes et rentrées pour la commune. Une gestion bien triste.

Il est à espérer que, comme il y a un siècle, les Jambois se mobilisent pour sauver ce véritable joyau de l’histoire jamboise qu’est l’église Saint-Symphorien.