Andenne: Lhoist projette de démanteler l'unine de chaux
Le groupe Lhoist a décidé de démanteler son usine de chaux et dolomie à Namêche, à l’arrêt depuis 2008. Cette déconstruction répond à une obligation conventionnelle. Une enquête publique est ouverte du 11 au 25 avril.
Publié le 13-04-2022 à 06h00
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En voiture, le long de la chaussée de Liège en direction d’Andenne ou Namur, il suffit de tourner légèrement la tête pour apercevoir une usine, de l’autre côté de la Meuse, rue de la Déportation, à Namêche.
À l’arrêt depuis 2008, elle permettait, grâce à un procédé de cuisson, de produire de la chaux et de la dolomie. Depuis 14 ans, rien n’a bougé sur le site. "Il y a eu, à l’époque, un changement de volume, de coûts de production, commente Laurence Indri, porte-parole du groupe Lhoist, propriétaire du lieu. Le four rotatif était devenu énergivore. Sa rénovation a été, pendant de nombreuses années, en réflexion. Mais, récemment, Lhoist a décidé de tirer un trait définitif sur son ancienne activité et de démanteler les installations."
Pour ce faire, le groupe Lhoist a demandé un permis unique de classe 2. Une enquête publique est ouverte à partir de ce lundi jusqu’au 25 avril. Un toutes-boîtes sera également distribué dans les villages de Namêche, Vezin, Maizeret, Bonneville et Sclayn. "Ce démantèlement répond à une obligation conventionnelle de démonter les ruines industrielles sign ée en 1982 avec la Commune d’Andenne. Cette décision a également été prise dans le cadre de la commission d’accompagnement (NDLR: créée par cette convention) pour répondre à une demande des riverains."
Par zones et par étapes
Une fois le permis obtenu, cette déconstruction des différentes installations réparties sur 7 hectares prendra du temps. Au moins un an et demi. "Nous procéderons par zones et par étapes" , ajoute Laurence Indri. Il est question de supprimer plusieurs fours, une dizaine de bâtiments annexes et l’ensemble des transporteurs à bandes attenant aux différents bâtiments. "Nous réaliserons d’abord un inventaire de l’amiante présent sur le site. Tous les éléments seront alors démontés, pas arrachés, pour éviter que l’amiante ne devienne volatil. La seconde étape, c’est celle de la récupération des matériaux. Nous procéderons par séquences pour reprendre les pièces métalliques, les gravats ainsi que les briques réfractaires à l’intérieur des fours. Ce n’est que lorsque tous ces éléments seront récupérés que nous lancerons le démontage.Plus que les fours, il y a également une cheminée (NDLR: au fond de la photo). Un rapport de stabilité a déjà été réalisé pour savoir comment abattre celle-ci."
Le site sera remis à nu après cette déconstruction. "Nous garderons tout de même une activité. Il restera un bâtiment, aujourd’hui destiné aux observations géologiques, d’échantillons de pierres." Le lieu, propriété de Lhoist, devrait recevoir une nouvelle fonction. "C’est en réflexion , ajoute Laurence Indri. Mais, pour le moment, aucune décision n’a été prise." En attendant, c’est un travail de déconstruction hors norme qui attend les équipes de Lhoist, dès qu’elles auront reçu l’autorisation.