Economie : Le BEP se penche sur les sites à réaménager dans le namurois
La Région veut en finir avec l’artificialisation des sols. Les sites à réaménager sont une piste à explorer, notamment pour soutenir l’activité économique.
Publié le 02-04-2022 à 06h00
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La diminution de l’urbanisation est un enjeu de taille auquel le Gouvernement wallon a décidé de s’atteler. L’objectif est ambitieux. Il est question de plafonner l’artificialisation des sols d’ici 2025 et même d’y mettre fin à l’horizon 2050. En province de Namur, 8,3% du territoire est artificialisé, dont 5,2% par de l’habitat. C’est assurément le premier axe sur lequel se pencher.
Néanmoins, dans ce contexte, le Bureau Économique de la province (BEP), qui s’est engagé à avoir une gestion parcimonieuse du sol, est lui aussi amené à s’interroger. Les sites à réaménager (SAR), à savoir tout"bien immobilier ou un ensemble de biens immobiliers qui a été ou qui était destiné à accueillir une activité autre que le logement et dont le maintien dans son état actuel est contraire au bon aménagement des lieux ou constitue une déstructuration du tissu urbanisé", selon le CODT, sont une option à considérer.
633 sites dans le Namurois
Un inventaire a été dressé par la Région. Le Namurois compte 633 SAR de fait ou de droit (reconnus par un arrêté ministériel, NDLR). Le potentiel est important: 1362 ha. Soit presque autant que les 1600 ha (0,4% du territoire) de zones économiques aujourd’hui sous la houlette du BEP. Mais comme le souligne Fabrizio Cipolat, directeur du département Développement territorial du BEP,"ce potentiel est fort fragmenté. On parle d’une moyenne de 2,15 hectares par site. À titre de comparaison, nos plus petites zones d’activités en font au minimum 5."La raison est simple, la province de Namur ne partage pas le passé industriel du Hainaut ou de Liège.
Analyse de faisabilité
Il va sans dire que tous ces sites n’ont donc pas vocation à être dédiés à l’activité économique. Logement, espace culturel, zone réservée à la nature, les possibilités sont nombreuses. Le privé a également un rôle à jouer.
Au terme d’une étude menée avec le bureau d’urbanisme XMU, et d’un écrémage sur base de critères draconiens, seuls 5 sites de plus de 2 hectares pourraient intéresser le BEP. Une taille minimale."Il faut être conscient que plus un site est petit et plus il est coûteux de l’équiper. Par ailleurs, il faut tenir compte des demandes d’entreprises en termes d’espace."
Ces cinq sites, d’un total de 46,6 hectares, feront l’objet d’une étude de faisabilité afin d’analyser les atouts et contraintes de chacun, en déterminer les propriétaires, les éventuelles pollutions et esquisser les aménagements possibles. Les conclusions sont attendues en juin.
Si le BEP marquait par la suite le souhait d’aller plus loin pour l’un d’eux, il faudrait encore l’acquérir, obtenir sa reconnaissance en tant que SAR afin de décrocher des subsides et engager toute la machine administrative. Bref, demain se prépare aujourd’hui.