Pèlerinage de Saint-Antoine aux Hauts Buttés : histoire d’amour franco-belge
De nombreux Belgesont préféré traverserla frontière ce week-end pour le pèlerinage des Hauts-Buttés. Cette histoire d’amour franco-belge dure depuis 1876.
Publié le 17-06-2015 à 06h00
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Ce samedi 13 juin, fête de Saint-Antoine de Padoue, pendant que ses reliques italiennes étaient vénérées à Bruxelles (parties de Padoue jusqu’au 20 juin, elles sont aujourd’hui à Paris), le pèlerinage consacré à Saint-Antoine dans le modeste hameau des Hauts-Buttés (France) a attiré un bon millier de personnes. Des Français bien sûr, quelques Hollandais et Allemands, et de très nombreux Belges.
«Couvin, Namur, Dinant, Chimay… Il y a des cars entiers», détaille le père Georges, assis à proximité de l'autel, pendant que la petite église se remplit. «Depuis 1876, les Belges sont attachés au pèlerinage aux Hauts-Buttés».
Depuis que la consécration de la modeste église a été obtenue grâce à l’abbé Augustin Wimet. Un Namurois qui a exercé son ministère aux Hauts-Buttés pendant 33 ans, de 1868 jusqu’à sa mort.
110 ans plus tard, l'histoire se répète: le père Georges, chapelain du sanctuaire depuis 6 ans est Belge lui aussi. «Je suis ici tous les week-ends et j'officie le reste du temps à Dinant face au rocher Bayard». Et comme son prédécesseur, il s'investit pour la valorisation et la sauvegarde du sanctuaire. Il a créé et préside l'association de sauvegarde de l'orgue et du patrimoine culturel des Hauts-Buttés.
Un patrimoine exceptionnel pour un hameau: reliques, orfèvrerie, statuaire, et près de 2 300 ex-voto… Cette multitude de remerciements montre l’importante dévotion des pèlerins à Saint-Antoine depuis le XIXe siècle. Malheureusement, la rigueur des hivers sur ce plateau ardennais (470 m) en pleine forêt, les écarts de température, l’humidité détériorent l’ensemble, et les fixations en bois ne tiennent plus. Une partie des plaques a dû être reléguée dans la crypte.
Grâce aux collectes de l'association, le père Georges espère pouvoir rénover entièrement l'intérieur de l'église. Il a déjà pu acquérir un orgue hollandais du XVIIIe siècle, venu de Belgique et restauré en Belgique pour un coût global 110 000 euros. «C'est de partout qu'on nous envoie de l'argent: Paris, Sud de la France, Belgique. Il y a des déductibilités d'impôts possibles. Et il est encore possible de parrainer des tuyaux. La liste de tous les donateurs est affichée», poursuit-il tel un chef d'entreprise.
Dehors, le chapiteau installé pour l’occasion continue de se remplir. Les pèlerins vont pouvoir suivre l‘office grâce à deux écrans et une sono toute neuve. L’organiste fait ses gammes sur l’orgue hollandais. La chorale Bayard répète… Le père fille à confesse avant de célébrer l’office avec l’évêque de Reims Bruno Feillet, deux prêtres français et deux moines belges.
Chaque année le sanctuaire accueille entre 5 et 6000 visiteurs, l’église est toujours ouverte et des bénévoles toujours présents.