Jean-Denis Lejeune et Michelle Martin portent plainte pour avoir été écoutés à leur insu
Jean-Denis Lejeune a déploré samedi matin sur son compte Facebook les fuites dans la presse concernant sa rencontre de médiation la veille avec Michelle Martin. Tout deux ont décidé de porter plainte pour avoir été écoutés à leur insu par un journaliste. L'un des médiateurs raconte le "climat" dans lequel la rencontre a eu lieu.
Publié le 17-11-2012 à 17h15
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+ Les avocats des deux parties vont interroger l’AGJPB
Les avocats de Jean-Denis Lejeune et de Michelle Martin porteront plainte lundi matin à Namur au motif que leurs clients ont été écoutés à leur insu par un journaliste pendant leur rencontre de médiation.
"Nous apprenons que, durant 57 minutes, les participants à la médiation ont été écoutés par un journaliste à leur insu par le biais d'un téléphone", ont indiqué Mes Georges-Henri Beauthier, avocat de Jean-Denis Lejeune, et Thierry Moreau, avocat de Michelle Martin, dans un communiqué commun.
"Il nous revient que cette conversation a été enregistrée et, qu'en outre, le journal en question envisagerait de publier l'échange de nos clients", poursuivent les deux avocats, sans préciser le nom de l'organe de presse incriminé.
Strictement privé
Mes Beauthier et Moreau rappellent que le contenu de la médiation est strictement privé et que "nos clients entendent lui conserver ce caractère". "Cette confidentialité est, à leurs yeux, essentielle et rien ne justifie qu'il y soit porté atteinte", ajoutent-ils.
L'enregistrement de conversations téléphoniques et la diffusion de leur contenu sans l'accord de tous les participants est une infraction pénale, soulignent les deux juristes.
"Afin de garantir le secret de leur vie privée et de ce qu'ils ont échangé, nos clients ont décidé de déposer plainte du chef de l'article 314bis du Code pénal et de violation à l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales".
Téléphone mal raccroché?
Selon plusieurs médias, un des deux médiateurs présents lors de l'entrevue vendredi soir aurait mal raccroché son téléphone portable et permis à un journaliste d'entendre des bribes de la conversation qui s'est tenue entre les différentes parties.
Aux yeux de Georges-Henri Beauthier, le droit de la presse exige d'identifier le responsable de cette diffusion. "Nous allons d'abord voir qui a signé l'article et si l'éditeur endosse la responsabilité... C'est une question juridique qui sera tranchée ce week-end", a-t-il précisé.
Lejeune sur Facebook: «Je ne peux que déplorer les fuites dans la presse»
Jean-Denis Lejeune avait déploré samedi matin sur son compte Facebook les fuites dans la presse concernant sa rencontre de médiation la veille avec Michelle Martin, à proximité du couvent de Malonne.
«J’ai bien rencontré Michelle Martin, et je ne ferai aucun commentaire à ce sujet», a écrit Jean-Denis Lejeune sur son compte Facebook. «Je ne peux que déplorer les fuites dans la presse», a-t-il ajouté.
Le contenu de la conversation, à laquelle ont assisté le fils de M.Lejeune et frère de Julie ainsi que deux médiateurs, est censé demeurer confidentiel en vertu des accords de médiation conclus entre les deux parties, soulignaient samedi matin Le Soir et Het Laatste Nieuws. Les journaux de Sud Presse en rapportaient toutefois de rares extraits.
Michelle Martin, qui a été libérée sous conditions en août après 16 ans de prison, avait sollicité une rencontre avec Jean-Denis Lejeune, que celui-ci avait fini par accepter. Le tribunal d'application des peines de Mons avait autorisé cette entrevue que l'ASBL Médiances, spécialisée dans la médiation entre victimes et auteurs de faits criminels, a organisée.
Rencontre largement médiatisée
La perspective d'une médiation entre Lejeune et Michelle Martin a été largement médiatisée ces dernières semaines. Lejeune avait notamment indiqué fin octobre sur son profil Facebook qu'il comptait "tourner la page" après la rencontre.
Michelle Martin avait été libérée sous conditions en août après 16 ans de prison, pour être hébergée dans un couvent à Malonne. Elle avait sollicité fin septembre une rencontre avec Jean-Denis Lejeune, que celui-ci avait fini par accepter. Le tribunal d'application des peines de Mons avait autorisé cette entrevue que l'asbl Médiante, spécialisée dans la médiation entre victimes et auteurs de faits criminels, a organisée.
Trois heures et demie pour un climat serein
"Il a fallu trois heures, voire trois heures et demie pour que les parties puissent s'exprimer dans un climat serein", a indiqué Laurent Goffaux, médiateur à l'asbl Médiante. Une pause, souhaitée par les parties, a eu lieu au cours des échanges.
"Que ce soit ce cas-ci ou un autre cas, cela reste une rencontre émotionnelle. Tout s'est passé dans le calme, dans une certaine sérénité. Le fils de Jean-Denis Lejeune a accompagné son père pour le soutenir, je pense. Pour entendre aussi ce que Mme Martin avait à dire. Mais c'est Jean-Denis Lejeune qui a parlé, qui a posé les questions. Son fils, lui, ne souhaitait pas s'exprimer", a relaté M. Goffaux.
Sur le fond, le médiateur a rappelé qu'il était tenu à un devoir de réserve et de confidentialité. "Je ne peux pas dire si Jean-Denis Lejeune a obtenu des réponses à ses questions", a ajouté Laurent Goffaux. "Le contenu et les sentiments que ce contenu a générés appartiennent à M. Lejeune, à sa famille et à ses proches. C'est aux parties à apprécier ce qu'elles souhaitent éventuellement dire à leur entourage, voire à l'opinion publique. On espère, en tout cas, que les parties auront pu apprécier le travail de préparation que nous avons entrepris."
Fin octobre, Jean-Denis Lejeune avait indiqué qu'il entendait "tourner la page" après cette rencontre. Samedi matin, il déplorait sur son compte Facebook les fuites dans la presse.
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