Pas d'éoliennes à Boneffe
Les opposants aux éoliennes de la plaine de Boneffe crient victoire. Ils brandissent un arrêt du conseil d’État qui casse la décision du ministre.
Publié le 30-05-2012 à 07h00
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Leur combat est en cours de l’automne 2008. A l’époque, l’annonce du projet développé par Air Energy en avait impressionné plus d’un. Par son importance, surtout, puisque l’on parlait d’un parc de 17 éoliennes.
À Ramillies, Branchon ou Boneffe, ce fut rapidement le sujet de conversation principal.
Au fur et à mesure de la procédure et des avis des différents organes et commissions (patrimoine, survols militaires, faune et flore…), Air Energy avait revu sa copie à la baisse.
Cela n’avait pas suffi pour convaincre les fonctionnaires technique et délégué qui avaient refusé l’implantation de ce nouveau parc, au plein de milieu de la vaste campagne hesbignonne. Sollicité en recours, le ministre Philippe Henry avait cassé cette décision et donné le feu vert à « Air Energy ».
Tenaces, pugnaces, les opposants reliés au sein de l’association « Plaine de Vie » ont porté l’affaire devant le conseil d’État. En suspension et en annulation.
Et l'instance juridique s'est récemment prononcée, cassant finalement la décision du ministre régional. « L'arrêt fait 33 pages et on n'a pas encore eu l'occasion de le parcourir », explique Fabienne Nicolas, voisine aux premières loges du projet éolien. « Par notre avocat, on sait cependant que ce sont les arguments plutôt écologiques et environnementaux qui ont fait… mouche. »
Les associations Natagora et Aves s'étaient en effet jointes aux requérants en cours de partie. « Et leur argumentaire technique et précis a visiblement convaincu l'instance. Des compensations écologiques étaient prévues. Mais apparemment, les garanties n'étaient pas suffisantes. »
Ce sont dons les petits oiseaux qui ont été les plus grands alliés de Plaine de Vie. « Quand je les entends gazouiller le matin, j'y pense bien évidemment. Nous, nous habitons la maison qui était la plus proche de la première éolienne, à moins de 600 mètres. Mais ce ne sont visiblement pas ces nuisances de proximité qui ont été prises en compte… »
Fabienne Nicolas et ses voisins de Plaine de Vie sont heureux de cette victoire. « Mais ce n'est pas la fin, on le sait. Il faudra rester vigilants. Ce dossier nous a amené beaucoup de stress. Mais il nous a aussi permis de mieux connaître notre faune, notre patrimoine et de nous rencontrer entre villages voisins. C'est finalement un côté positif que l'on retiendra… »