« C’était mieux qu’un Win for Life »
À Saint-Germain, un agriculteur a refusé l’offre alléchante d’un opérateur éolien. Avant de voir arriver le projet Electrabel à moins de 500 mètres de chez lui…
Publié le 01-09-2011 à 05h00
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«Je n'en ai plus dormi pendant deux mois. Je pesais le pour et le contre. J'ai finalement refusé l'offre. Et je dors mieux…»Étienne Debehogne, agriculteur en Hesbaye namuroise, avait été contacté par la société Aspiravi. «Ils proposaient d'implanter deux éoliennes pendant vingt ans, le long de l'E411. Ce qu'ils proposaient en contrepartie de cette location de deux parcelles de notre terre, c'était mieux que le Win for Life», sourit Véronique, son épouse.
Le couple venait juste de bâtir une nouvelle maison, en face de leur ancienne ferme, en bord de Mehaigne.«L'offre était alléchante et on a longtemps hésité. C'était l'argent ou la sauvegarde de notre cadre de vie. On a finalement préféré notre paysage… Mais je comprends aussi ceux qui acceptent. Chacun veille à ses intérêts.»
En novembre dernier, les époux apprennent l'existence du projet d'Electrabel. «La première éolienne est prévue juste en face de chez nous, à moins de cinq cents mètres…»
Mais cette fois-ci, sans le dédommagement du promoteur éolien…
Selon les plans d’Electrabel, seules deux habitations sont situées à moins d’un demi-kilomètre d’une machine. Dont celle des Debehogne.
«On a orienté la maison vers la Mehaigne et la belle allée d'arbres qui la bordent», rappelle Véronique. «Faut entendre la vie et les oiseaux qui chantent sur ce site. Tout ça sera menacé.» Ces Hesbignons, comme d'autres, craignent d'être littéralement encerclés pas tous les parcs éoliens qui poussent dans la région. «On nous donne aussi mauvaise conscience quand on s'oppose à ce genre de projets. Mais derrière le tout, ce ne sont que des enjeux financiers. Il ne faut pas non plus l'oublier.»¦
S. Hq.