Au pied de l'éolienne, le débat prend de la hauteur
Éoliennes : sujet de débat, sujet dans le vent. Ce dimanche à Aische, les visiteurs étaient invités à découvrir les coulisses de ces moulins modernes.
Publié le 08-03-2010 à 10h00
D'immenses structures métalliques jonchent un sol aussi gelé que désolé. De drôles de turbines drapées de bâches orange impressionnent par leur taille et leur technologie. Le village d'Aische-en-Refail serait-il devenu le nouveau Kourou, la base de lancement des fusées Ariane. Le Baikonour de la Hesbaye namuroise ?
Cette fine mais gigantesque mécanique, c'est celle des deux futures éoliennes que construit la société Air Energy le long de l'E411. À mi-chemin entre les villages de Grand-Leez et d'Aische-en-Refail. Ce dimanche, les promoteurs éoliens invitaient passionnés, voisins, promeneurs et curieux à visiter le chantier en cours. « C'est l'occasion de répondre à beaucoup de questions et de mettre fin à certaines rumeurs », débute Romuald Servaye.
Et les questions, comme les remarques, elles ne manqueront pas. « Une voisine me disait que les éoliennes font du bruit. Et c'est vrai que, quand j'entends ce dimanche les sifflements, je la comprends », estime une visiteuse. « Oui mais nous respectons des distances suffisantes. On peut donner la garantie qu'aucun habitant des maisons voisines des futures éoliennes ne subiront de nuisances sonores », promet-on, la main sur le coeur, chez Air Energy. Un autre s'engage sur le terrain financier. « Pourquoi développer au maximum l'éolien et pas les autres énergies renouvelables », s'étonne cet habitant de Folx-les-Caves. « Sans les certificats verts, c'est pas rentable. Mais actuellement, tous les bénéfices partent à l'étranger. Et on dit que maintenant, ça part en Russie... » Le chef de chantier intervient. « Ici, nous sommes une filiale wallonne d'un groupe dont le capital est en effet détenu par un regroupement de communes hollandaises », répond Romuald Servaye. « Mais il ne faut pas oublier que cela donne aussi de l'activité et du boulot en Wallonie. Regardez comme s'est développée la société Dufour... » D'autres sont également venus ce dimanche à Aische avec une humeur plus admirative. Contemplative même. « Nous sommes tous les deux ingénieurs », expliquent Jacques et François, Demoulin père et fils. « C'est rare de pouvoir observer ces engins au sol. » Il faut en profiter. Ce ne sera plus pour très longtemps. La grue de levage sera montée cette semaine et la première éolienne devrait être montée dans la semaine du 22 mars. Pour la mi-avril, les pales devraient tournoyer dans un ciel que l'on espère enfin printanier.