Le corps du général Deffontaine rapatrié de Pologne ?
La dépouille du dernier défenseur de Namur en 40, le lieutenant général Deffontaine, est toujours en Pologne. À quand un rapatriement ?
- Publié le 26-05-2009 à 06h00
La famille du lieutenant-général Georges Deffontaine attend depuis bientôt 69 ans le rapatriement en Belgique du corps de son aïeul décédé dans un camp polonais en septembre 1940. Aucune des démarches anciennes ou récentes n'a abouti. Celui qui fut le dernier défenseur de Namur, en mai 40, avait pourtant fait connaître sa volonté d'être inhumé en Belgique, dans le caveau familial liégeois.
Aujourd'hui, avec l'accord des descendants du défunt, l'historien namurois Jacques Vandenbroucke et André Scaillet lancent un appel au travers des médias, comme une ultime tentative de faire bouger les choses. « Nous estimons à tort ou à raison, qu'il s'agit pour la Belgique et pour la Défense nationale d'une question d'honneur, dit Jacques Vandenbroucke. Il est en effet inconcevable de laisser à l'étranger le corps d'un serviteur du pays, officier supérieur et proche collaborateur de Léopold III. Mais ce n'est pas qu'une question de grade, nous aurions agi de même pour un "simple" soldat. »
Rien ne bouge, rien
Une première tentative de rapatrier le corps de la commune de Sorau (aujourd'hui Zary) a été menée dès après la guerre par la veuve de Georges Deffontaine, mais sans succès. Des contacts encourageants existaient pourtant avec le ministère de l'Intérieur, où une cellule était chargée du retour des soldats belges enterrés en zone russe. « Malheureusement, toutes les tentatives de rapatriement du corps échouèrent par le fait que Sorau se situait en Pologne, de l'autre côté du rideau de fer, au sud-est de Berlin, explique Jacques Vandenbroucke. Et les Soviétiques n'étaient pas pressés pour collaborer activement... » Beaucoup de temps a passé. La chute du rideau de fer, puis l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne, en 2004, ont redonné espoir à la famille du général, mais rien ne se fit. En 2007, grâce à la collaboration des autorités polonaises, la tombe de Georges Deffontaine a été identifiée dans un cimetière désaffecté. Le Service des sépultures de la Défense nationale a été mise sur le coup et une réunion a été organisée avec le petit-fils du général. Puis plus rien. « En 2008, j'adressai de nouveaux courriers au ministre de la Défense, indique Jacques Vandenbroucke. Le Chef de la Maison militaire du Roi fut également informé du dossier. Les Commandants militaires des provinces de Namur et de Liège furent aussi alertés. Contactés à ce sujet, les plus hautes autorités civiles namuroises intervinrent à leur tour auprès du ministre de la Défense. » Toujours en vain. A. Deb.