Éoliennes d'Andoy et site namurois
L'association de défense des sites et vallées du Namurois s'insurge, à son tour, contre le projet de quatre éoliennes à Andoy.
- Publié le 17-01-2009 à 10h00
L' Association de Défense des Sites et Vallées du Namurois a pris connaissance du projet d'implantation d'éoliennes à Wierde (Andoy) et considère que son grand impact négatif sur les paysages patrimoniaux et touristiques de la Ville de Namur et de sa vallée mosane est inacceptable.
Les sites concernés sont emblématiques et ont une renommée internationale. L'Association ne peut accepter qu'ils soient abîmés par des points d'appel focaux de type industriel et incongrus par rapport aux lignes de forces des paysages naturels parfaitement structurés.
Notre association s'étonne qu'un avis favorable préalable ait pu être donné par certaines autorités communales (Environnement et Aménagement du Territoire). En effet, l'étude d'incidence conclut clairement à l'inadéquation de ce projet actuellement soumis à une enquête publique qui se clôture le 19 janvier. Les incidences paysagères sont très élevées pour certains points de vues panoramiques visibles depuis la Citadelle, patrimoine exceptionnel de la Région wallonne (belvédère, tour du Guetteur, château des Comtes), mais aussi du site grandiose de Bouge, classé lui aussi et connu sous le nom du Grand Feu. Nous ne pourrions comprendre que la Ville de Namur qui souhaite une reconnaissance au patrimoine mondial de l'Unesco de sa citadelle, puisse encourager un pareil parc éolien.
D'autres sites seront aussi transformés par leurs vues sur la grappe des quatre éoliennes géantes : sites champêtres et ensembles architecturaux de Wierde, du sentier des crêtes des rochers de Marche-les-Dames (classés patrimoine majeur), du château-ferme de Wartet, etc.
Les éoliennes projetées constituent des éléments en totale rupture avec des paysages ruraux namurois bien préservés (village d'Andoy, hameau de Limoy, campagnes de Loyers, sans parler de l'impact sur les communes voisines de Mozet-Gesves : ferme de Basseille, Mont Ste-Marie, drève du château d'Arville).
Nous déplorons l'implantation d'éoliennes à proximité immédiate du fort d'Andoy, un site intact et constitutif du patrimoine militaire exceptionnel que sont les 9 forts de la position fortifiée de Namur. La position des éoliennes dévaluera complètement les approches des glacis du fort, en voie de classement.
Le projet éolien déroge gravement à l'art 127 du Code Wallon (Cwatup). En effet, dans ce paysage condruzien, les éoliennes ne constituent en aucun cas «...des éléments structurants et de recomposition de paysage». Il y a là une réelle contradiction avec le respect des règles légales du bon aménagement du territoire formulées par la Région.
L'étude d'incidence met en relief l'incompatibilité du projet avec l'avifaune très riche du site convoité, du fait de la proximité immédiate du plus grand couloir migratoire de Belgique qu'est la Meuse. De nombreuses espèces protégées (hibou grand-duc, cigogne noire, faucon pèlerin ...) y ont été repérées et risquent d'être anéanties.
Au vu des graves incidences du projet sur des paysages dont l'intérêt touristique et patrimonial est exceptionnel, au vu des impacts sur l'avifaune, il y a lieu de mettre en balance le faible potentiel de production de ce parc éolien très mal localisé.L'association de défense des sites et vallées du Namurois,
Juan de HEMPTINNE, président, à Namur