Quatre mains, un livre
«La Gardienne du kiosque», troisième roman co-écrit par Bernadette Herman et l'Algérien Abdel Boucharba, vient de sortir en France.
Publié le 14-11-2008 à 10h00
Plus de trente ans passés dans les cuisines de l'école Jean XXIII, suivis d'une reconversion peu commune. C'est l'histoire de Bernadette Herman. Lorsque, voici près de quatre ans, elle a pris sa pension, elle a acheté un ordinateur. «Pour ne pas s'ennuyer», dit-elle. Bien qu'elle n'ait jamais, jusque-là, posé les mains sur un clavier, elle s'est vite habituée aux nouvelles technologies. Ce qui la motivait surtout ? Obtenir des informations sur son éternelle grande passion : la littérature. Elle s'est inscrite à un forum de poésie. Elle y a lu les poèmes d'Abdelkader Boucharba, un Algérien d'une cinquantaine d'années, vendeur d'en-cas de là-bas la journée et poète en soirée. Bernadette a aimé le travail d'Abdel et lui a fait savoir. Ils ont sympathisé.
L'idée de l'écriture à quatre mains d'un premier roman a coulé de source.
Complémentaires
Lorsqu'on lui demande l'intérêt de cette méthode d'écriture en commun, Bernadette Herman répond : «D'abord, sans Abdel, je n'aurais jamais osé me lancer. Et je pense que ce constat fonctionne dans l'autre sens aussi. Et puis nous nous complétons bien. Je maîtrise la langue française. Lui jouit d'une culture générale sans faille. Son écriture est empreinte de sagesse, tandis que moi j'apporte la fraîcheur, le piquant. Nous procédons de la façon suivante : l'un des deux écrit un chapitre et l'envoie à l'autre. Qui le relit et le peaufine, avant d'écrire le suivant, et de renvoyer. Cette méthode fonctionne bien. Et est d'autant plus facile depuis que notre équipement informatique s'est amélioré. Nous disposons maintenant de webcams et de grands écrans.»
Reconnaissance
Voilà donc une aventure peu commune. Qui n'a pas manqué d'intéresser les médias. Récemment, Bernadette était ainsi l'invitée vedette de C'est la vie en plus, l'émission ertébéenne signée Pascale Baidack et présentée par Corine Boulangier. De telles expériences, ajoutées au talent des deux écrivains, ont porté l'histoire de Bernadette et d'Abdel jusqu'aux oreilles de plusieurs maisons d'édition françaises. Parmi celles-ci, L'Harmattan a été la plus prompte et a pris l'engagement de distribuer «La Gardienne du Kiosque» à travers toute la France. «Cela nous fait très plaisir, bien sûr, commente Bernadette. C'est une belle reconnaissance, un encouragement, une incitation à poursuivre et à toujours viser le mieux. Abdel est très touché, car être reconnu en France, pour un Algérien, c'est lourd de sens. D'autant plus que dans son propre pays, toutes les portes nous restent fermées, actuellement.»
Bernadette apprécie rencontrer ses lecteurs actuels ou futurs pour faire partager sa passion et sa volonté d'oeuvrer modestement au rapprochement des peuples. Ces vendredi 14 et samedi 15, de 15 h 30 à 18 h, elle sera présente à la librairie D-Livre à Dinant. Et le 29 novembre (de 16 à 18 h), c'est à Marche-en-Famenne, à la librairie L'Odyssée, qu'elle dédicacera ses ouvrages.