Léon Keimeul, docteur, bourgmestre, sportif.
L'ancien bourgmestre de Sombreffe Léon Keimeul est décédé jeudi, à l'âge de 78 ans. Il fonda aussi le Grand Prix de Wallonie.
Publié le 12-04-2008 à 10h00
C' est une personnalité locale forte qui est décédée, jeudi, à Gosselies. Léon Keimeul aura, durant plusieurs décennies, marqué la vie tongrinnoise, sombreffoise mais aussi sportive, de son énergie, son caractère trempé, tantôt autoritaire tantôt souriant, malin, imaginatif.
Il était né à Schaerbeek le 26avril 1927. Son père était ouvrier et délégué syndical.
Durant trois ans, Léon Keimeul joua au football: comme centre-avant, au Daring de Molenbeek, alors champion de Belgique. Sa carrière footballistique fut interrompue par une blessure, contre Anderlecht.
Docteur en médecine de l'ULB, il fut résistant durant la guerre (ayant caché des juifs, il reçut le titre de médaillier des justes), puis, de 1944 à 1953, collaborateur des journaux Le Peuple et Les Sports et, en radio, du quart d'heure de Luc Varenne. En 1953, il s'installait comme médecin généraliste à Tongrinne, carrière qu'il poursuivra ensuite à Ligny.
C'est en 1958 qu'il faisait ses premières armes en politique: au parti Libéral, comme conseiller communal de l'opposition, à Tongrinne. En 1964, passé au parti Socialiste, il devenait bourgmestre et était reconduit six ans plus tard. Mais un renversement d'alliance le mettait ensuite en minorité, et il quittait alors temporairement la politique communale.
Il y revenait aux fusions de communes, pour conduire l'opposition. Aux élections de 1982, le parti Socialiste emportait une large majorité absolue, et Léon Keimeul, son leader alors incontesté, ceignait l'écharpe mayorale de l'entité.
La nouvelle maison communale
Conseiller provincial durant 11 ans, plusieurs fois candidat à la Chambre, au Sénat ou à l'Europe, Léon Keimeul fut reconduit six ans plus tard à la tête de la commune. Son colistier Roger Bastin l'avait toutefois entre-temps dépassé en popularité, et, en 1992, à l'âge de 65 ans, Léon Keimeul lui passait le flambeau pour se retirer de la politique.
De ces années à la tête de la commune, les Sombreffois devront surtout à Léon Keimeul la construction de la nouvelle maison communale, dont il posa fièrement la première pierre avec le ministre Vander Biest. Mais la rénovation de l'intérieur de l'église de Tongrinne lui tenait aussi à coeur. Il fut également l'artisan des jumelages avec Château-Chinon et Flavigny. «Très social et sociable, il était proche des citoyens, des petites gens», explique son beau-fils Michel Putteneers.
Militant laïque, Léon Keimeul avait écrit, en 1982, un livre sur le symbolique maçonnique et le conte du Graal.
En 2003, il s'était retiré en Espagne. Suivant ses dernières volontés, le corps de Léon Keimeul a été légué à l'université de Liège: aucune cérémonie d'hommage n'est donc prévue dans l'immédiat.