Quatre éoliennes entre Andoy et Limoy
Air Energy veut planter quatre éoliennes entre Andoy et Limoy. Le projet a été présenté mercredi à la population.
- Publié le 01-02-2008 à 10h00
Une petite centaine de personnes étaient présentes, mercredi soir à Andoy, pour la présentation du projet éolien porté par Air Energy dans la localité. Ce projet envisage quatre éoliennes à l'est de l'autoroute E411 (côté Loyers), au lieu-dit «Pommier sauvage» et à proximité de l'ancien fort d'Andoy. Deux machines sont prévues au nord de la rue de Limoy, deux autres au sud. Selon le plan d'implantation (qui peut toujours être amendé), les quatre mâts seraient éloignés d'environ 400 m les uns des autres et seraient présentés en ligne.
Le site, expliquent Frédéric Dawans et Luc Regout, d'Air Energy, a été sélectionné en raison de sa bonne exposition au vent, du voisinage avec la E411, de la proximité d'un point de raccordement haute tension et de l'éloignement des habitations. La première maison se trouverait à 550 mètres de la première éolienne. Peut-on considérer que le parc est situé dès lors «à l'écart» des habitations? Certains riverains pensent que non.
Il s'agirait là des quatre premières éoliennes du territoire namurois. Voire des cinq premières, puisque le promoteur étudie toujours l'opportunité d'élargir la demande de permis à cinq machines. Il annonce par contre que le parc ne connaîtra pas d'extension ultérieure, vu la configuration des lieux.
D'une puissance nominale de 2,5 à 3,3 mégawatts (selon le modèle), chaque éolienne culminerait à une hauteur de 150 m (100 m pour le mât, 50 pour les pales du rotor). Quelques chiffres fournis par Air Energy : le parc produirait entre 18 et 38 millions de MW/heure, équivalant à la consommation annuelle de 4500 à 9200 ménages et évitant le rejet de 8000 à 16500 tonnes de C02 par an.
La réunion de mercredi, à laquelle participaient les échevins namurois Alain Detry et Arnaud Gavroy, a vu s'exprimer les «pro», les «anti» et les «sans avis». Voici concentrés quelques-uns des échanges, souvent d'intérêt général, qui ont émaillé la soirée.
- Et si le parc éolien génère des nuisances malgré tout? Réponse du promoteur : la police de l'environnement contrôle annuellement le respect des prescrits du permis unique. En cas de problème, l'unité de production peut être arrêtée.
- Les infrasons générés par les éoliennes sont dangereux pour la santé, selon des études scientifiques. Réponse du promoteur : nous avons fait des tests avec sonomètres sur notre parc de Gembloux/Sombreffe. Les éoliennes n'ont pas augmenté la quantité d'infrasons existant naturellement.
- Vous exploitez d'autres parcs éoliens. Avez-vous eu des plaintes de riverains? Réponse du promoteur : une contestation s'est manifestée avant la mise en place des parcs, mais depuis qu'ils sont opérationnels nous n'avons plus de plainte.
- N'y a-t-il pas en Belgique des zones plus éloignées des habitations où installer les éoliennes? Réponse du promoteur : quand vous tenez compte des contraintes paysagères, des zones militaires, des pipelines, des réseaux hertziens, etc, les sites d'implantation potentiels sont rares.
- Pourquoi ne pas implanter toutes les éoliennes en mer? Réponse du promoteur : le rendement est meilleur offshore, mais la mise en oeuvre est nettement plus coûteuse. Au final, la balance économique n'est pas très intéressante.
- Air Energy ouvrira-t-il son capital aux personnes qui souhaitent investir dans l'éolien? Réponse du promoteur : la société est côtée en bourse, on peut «coopérer» en acquérant des actions.
- Quand l'éolienne ne tourne pas faute de vente, les centrales au charbon, très polluantes, prennent le relais. Réponse du promoteur : ces centrales existent et fonctionnent déjà. C'est la situation de départ. Quand elle tourne, l'éolienne remplace la centrale et réduit la production de CO2.A.Deb.