Antagonistes renvoyés dos-à-dos
Ce n'est habituellement pas ceux qui gagnent qui introduisent un recours. C'est pourtant le cas dans ce dossier d'éoliennes.
- Publié le 21-08-2007 à 10h00
Rappelons les faits. Le 19décembre 2006, la société anonyme Windvision Belgium introduisait une demande de permis unique pour installer 12 éoliennes sur les communes de Gesves et Ohey.
Après plusieurs réunions d'information de la population, les commissions consultatives d'aménagement du territoire des deux communes donnaient un avis défavorable, suivies peu après par les collèges communaux de deux entités.
Il n'en était pas de même de la commission régionale d'aménagement du territoire, ni de la commission wallonne et le conseil wallon de l'environnement pour le développement durable.
Ventderaison qui est une association de fait et qui invite à la réflexion critique en matière de développement éolien, depuis le début, mène le combat contre ces implantations. Elle apporte d'ailleurs son soutien à plusieurs associations locales qui s'opposent aux projets éoliens qui les concernent.
Alors que les fonctionnaires Marc Tournay et Annick Fourmeaux signalaient, à leur tour, un refus, c'est Ventderaison qui, malgré un avis qui devrait le satisfaire, va en recours. Cette association se réfère à la Convention Européenne du Paysage (CEP) communément appelée «Convention de Florence», ratifiée par la Région wallonne le 20décembre 2001.
Cette convention impose notamment de prendre en considération la dimension paysagère dans les politiques d'aménagement du territoire, d'urbanisme et environnementale et que les citoyens ne peuvent plus accepter de «subir leurs paysages» en tant que résultat d'évolutions de nature technique et économique décidées sans eux.
Manque de motivation
Ventederaison estime que les objectifs de la CEP sont souvent absents dans les décisions d'aménagement du territoire. Pour eux, la décision, en date du 25juillet dernier, concernant le projet éolien WindVision à Gesves-Ohey «ne contient aucun considérant relatif à l'esprit ou aux objectifs de la CEP et c'est la raison pour laquelle, il a estimé devoir introduire un recours, pour absence de motivation, contre la décision qui lui est pourtant favorable». Il s'agit, disent ses responsables, «d'une primeur dans les annales administratives du contentieux en matière d'environnement».
Le délai de recours est de 20 jours à partir de la date d'affichage, le 1eraoût à la commune et on sait déjà que le demandeur de permis Windvision a introduit un recours auprès du ministre Antoine.
Ses arguments, explique le directeur M.Vos, portent entre autres sur la décision de la commune de Gesves de ne pas permettre l'ouverture de voiries si le projet était accepté et aussi sur l'impact paysager que les responsables de Windvision trouvent minime.
Le dossier va donc poursuivre son petit bonhomme de chemin... contre vents et marées.