Hospitalisé pour covid, le séjour d’un bébé de 5 mois, au CHR Haute Senne a failli virer au drame : “A chaque piqûre, je voyais mon fils partir”
La direction assure quant à elle que les soins adéquats ont été prodigués à l’enfant.
Publié le 28-03-2023 à 17h07 - Mis à jour le 29-03-2023 à 14h07
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En se rendant au CHR Haute Senne, Marion (nom d'emprunt), jeune maman d’un petit bout de 5 mois, ne s’attendait pas à vivre l’enfer. Alors qu’elle suspectait son jeune bébé d’avoir attrapé le covid, Marion a voulu se rendre au CHR Haute Senne afin de prodiguer les soins nécessaires à son enfant. Tout ne s’est cependant pas passé comme prévu. Dans un premier temps, les médecins de garde, présents sur place, réalisent des tests covid et de grippe afin de déceler la maladie responsable des nombreux maux du bébé. Les tests sont sans appel, le jeune enfant a attrapé le covid. Malgré ses 40 de fièvre, les médecins renvoient tout de même le nouveau-né et sa maman à leur domicile tout en prescrivant un traitement à suivre.
Le lendemain, la situation du bébé ne s’améliorait guère, bien au contraire. “J’ai donc contacté l’hôpital qui m’a dit d’attendre l’après-midi pour voir si son état s’améliore entre-temps. Ce ne fut cependant pas le cas. Nous sommes donc retournés à l’hôpital vers 15h”, confie Marion. “Sur place, un pédiatre bienveillant a réalisé une prise de sang. Les résultats n’étaient pas rassurants puisqu’ils ont révélé une forte infection. Mon fils a donc dû être hospitalisé. ”
Rassurée de voir que son enfant est pris en charge, Marion passa le reste de sa journée à l’hôpital avant de s’endormir à côté de son enfant. La nuit fut néanmoins de courte durée pour la jeune maman et son enfant… “Une fois en chambre, une pédiatre a remarqué que mon bébé n’allait pas bien du tout et pense qu’il a peut-être attrapé une pneumonie. La radio révèle qu’en effet, le covid a atteint les poumons provoquant cela”, poursuit Marion. “Je voulais ensuite laisser dormir mon fils pour qu’il puisse se retaper un petit peu. Cela n’a cependant pas été possible. L’infirmière venait le réveiller toutes les heures pour dégager son nez, prendre sa température ou autre alors que ce n’était pas nécessaire. ”
Le lendemain, le jeune enfant se réveille donc encore plus affaibli suite à sa nuit agitée. Il n’était cependant pas au bout de ses peines. “Au matin, j’ai appelé les infirmières pour qu’elles puissent remettre l’intraveineuse dans le bras de mon fils. Une première infirmière essaye alors de lui remettre, sans succès. Une seconde essaye à son tour, toujours sans succès. La cheffe de service vient alors prendre la relève mais sans succès également. Mon fils a donc subi une dizaine de piqûres pour rien… À chaque essai, je voyais mon fils partir. Je voulais donc qu’elles arrêtent pour réessayer plus tard mais elles ne l’ont pas fait. Lorsqu’il est devenu bleu, elles ont enfin arrêté et m’ont rendu mon fils”, explique Marion.
Le pédiatre a alors demandé qu’une échographie puisse être faite afin de trouver la veine et remettre l’intraveineuse. “Un anesthésiste est alors venu et m’a demandée de quitter la chambre. Pendant une heure, je suis restée derrière la vitre pour observer les médecins. Ils tenaient mon fils et tenter de lui mettre l’intraveineuse. Comme la première fois, à chaque piqûre, je voyais mon fils partir. Les pédiatres me disaient que tout allait bien et que mon fils ne pleurait pas alors que je l’entendais hurler à travers la vitre. Je me sentais vraiment impuissante et me demandais ce qu’on lui faisait”, témoigne Marion.
Finalement, le jeune enfant a eu besoin d’être anesthésié. Mais là encore, Marion n’était pas au bout de ses surprises. “Les médecins ont attendu la fin de journée avant de procéder à l’anesthésie sous prétexte que mon fils était positif au covid. J’ai dû attendre deux heures dans la chambre que tous les autres patients puissent être pris en charge. Mon fils n’a que cinq mois, il aurait pu y rester”.
Après des heures de patience, il pouvait enfin être emmené au bloc pour être opéré. Les médecins ont alors procédé à la mise en place d’une voie centrale pour permettre à l’enfant de respirer. Au moment de récupérer son fils, il ne réagissait plus. “Il était couvert de sang. Ses pansements étaient également recouverts de sang. Une prise de sang a donc été réalisée pour voir s’il en disposait encore suffisamment. Le lendemain, les pédiatres m’ont alors annoncé qu’il devait être transféré vers l’hôpital de Jolimont pour être placé en soins intensifs. Lors de mon transfert, la voie centrale qu’ils ont placée s’est retirée. ”
Une fois transféré, le bébé a pu commencer à se remettre sur pied à Jolimont où il est resté plusieurs jours. Désormais rentré chez lui, il se porte mieux même si sa quantité de sang reste à surveiller.
Du côté de la direction du CHR Haute Senne, on nous assure que “la prise en charge était adéquate et adaptée à la situation de l’enfant. Pendant son séjour hospitalier, des soins médicaux spécifiques relatifs à une urgence vitale ont été prodigués. Cela a été fait dans le respect des procédures par des équipes pluridisciplinaires formées aux prises en charge pédiatriques. Elles étaient donc attentives à stabiliser rapidement l’état de santé de l’enfant. Nous étions dans une situation d’urgence vitale donc nous comprenons très bien la réaction de la famille face à certains gestes parfois invasifs. ”
Un soutien et une communication entre les membres de l’hôpital et les parents sont donc primordiaux pour que tout se passe pour le mieux dans pareilles situations. “Nous ne souhaitons pas à répondre par média opposé. C’est cependant important de ne pas rester sans réaction. Nous invitons désormais la famille à venir vers nous pour avoir toutes les réponses à leurs questions. La cellule médiation est à leur disposition pour cela. C’est une procédure formalisée qui permet d’avancer de façon constructive. Nous ne pouvons que l’encourager à le faire”, conclut la direction du CHR Haute Senne.