Menacée d’une suppression d’arrêt, la gare de Masnuy pourrait entraîner celle de Neufvilles et la ligne omnibus Braine-Jurbise dans sa chute
Le député sonégien, François Desquesnes (Les Engagés), tire la sonnette d’alarme pour maintenir l’arrêt en gare de Masnuy et de Neufvilles afin de pérenniser la ligne omnibus Braine-le-Comte – Jurbise.
Publié le 27-03-2023 à 15h02
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C’est une bien mauvaise nouvelle qui pourrait survenir dans les prochains jours pour les usagers de la ligne omnibus Braine-le-Comte – Jurbise. Déjà amputée des arrêts d’Erbisoeul, Ghlin et Mons suite à une décision survenue il y a plusieurs années, cette ligne pourrait prochainement perdre son arrêt à Masnuy-Saint-Pierre également. Il se murmure en effet que des “points d’arrêt non gardés”, comptabilisant moins de 50 montées en jour de semaine, pourraient prochainement disparaître purement et simplement du réseau ferroviaire.
Avec ses 35 montées, la gare de Masnuy-Saint-Pierre est directement impliquée par la mesure. Si elle venait à disparaître du réseau ferroviaire, la gare de Neufvilles pourrait être également impactée par effet ricochet. La ligne perdrait en effet de son intérêt diminuant le nombre de montées lors des jours de semaine, s’élevant actuellement à 68. Son avenir et celui de la ligne omnibus Braine-le-Comte – Jurbise sont donc menacés. Le député sonégien, François Desquesnes (Les Engagés), tire donc la sonnette d’alarme pour que pareille situation ne se produise pas. Il a, en ce sens, déposé une question orale au ministre Henry (Ecolo) afin qu’il agisse, avec son homologue au niveau fédéral, pour changer le destin des gares de Masnuy et Neufvilles et de toute la ligne omnibus Braine-le-Comte – Jurbise.
“Rien n’est encore décidé mais nous savons qu’un Conseil d’Administration de la SNCB aura lieu prochainement. Les gares qui ont moins de 50 montées par jour risquent de passer à la trappe”, confie François Desquesnes, député sonégien. “Dans la région, la gare de Masnuy-Saint-Pierre est menacée. Cette dernière est reliée par un omnibus qui rejoint également la gare de Neufvilles. Dans le village sonégien, seule cette ligne passe. Elle avait déjà perdu de son intérêt lors de la suppression des arrêts en gare d’Erbisoeul, Ghlin et Mons et risque d’en perdre davantage si la gare de Masnuy venait à passer à la trappe. Elle deviendrait la seule gare de la ligne à n’être desservie uniquement par une ligne omnibus, de quoi s’inquiéter pour son avenir. ”
Pour rappel, la SNCB souhaite renforcer son offre et la rendre plus efficace, ce qui implique d’améliorer la ponctualité des trains. Parmi les solutions sur la table des discussions, figure notamment la suppression de certains trains “P” (trains supplémentaires ajoutés en heure de pointe, NDLR) et arrêts où les voyageurs se font rares. Au total, une vingtaine de points d’arrêt seraient menacés de disparaître.
Une nécessité pour les villages
Des disparitions qui ne joueraient pas en faveur du désenclavement des villages ruraux, bien au contraire… “Supprimer certains arrêts pénaliserait encore les habitants des campagnes qui seraient à nouveau obligés d’utiliser la voiture pour se rendre dans les grandes villes. Ces lignes de train sont structurantes pour la mobilité. Les démanteler en indiquant qu’il n’y a pas assez de passagers n’est pas une solution. Évidemment quand on coupe à chaque fois une partie de ces lignes, les parties suivantes sont menacées… Je ne comprends pas comment nous pouvons arriver à des idées comme celle-là”, poursuit François Desquesnes.
Pour agir et faire réagir les ministres, le député sonégien a déposé une question écrite au ministre Philippe Henry (Ecolo) afin qu’une concertation avec le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), puisse avoir lieu avant de décider d’éventuelles suppressions d’arrêts de train. Si François Desquesnes a décidé de se confier en exclusivité à la DH, c’est également parce qu’il craint que la réponse à sa question ne soit donnée après le CA, prévu ce 30 mars. Il tire donc la sonnette d’alarme en urgence. “Les ministres écologistes militent pour que l’usage des trains soit privilégié par les citoyens. Supprimer des arrêts va donc à l’encontre de leur philosophie. J’espère que le ministre Henry pourra donc relayer mes questions et inquiétudes au niveau fédéral pour que la décision de la SNCB change”, conclut François Desquesnes.
Une volonté qui pourrait bien aboutir. Le ministre Fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), avait en effet tempéré la volonté de suppression de train de la SNCB via Twitter en indiquant que “si nous avons doté la SNCB d’un contrat de service public et de moyens supplémentaires garantis sur 10 ans, c’est, comme nous le faisons depuis 2 ans, pour faire rouler davantage de trains et rendre un service encore meilleur aux citoyens. Pas l’inverse. J’attends donc du prochain CA de la SNCB une proposition de Plan de Transport 23-26 ambitieuse et conforme au contrat que nous avons signé le 23 décembre dernier. Et la fermeture de 20 points d’arrêt n’est évidemment pas envisageable dans ce cadre”.
Le temps presse donc puisque le CA aura lieu à la fin de cette semaine. Un Conseil d’Administration dont l’issue sera sans nul doute suivie par de nombreux citoyens empruntant encore les petites gares de Wallonie.