Les vies de château de la région du Centre
La région du Centre compte de nombreux châteaux, témoins du riche passé de cette contrée stratégique du Comté de Hainaut. On vous dévoile ceux ouverts au public.
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Publié le 18-08-2021 à 07h00
Pour vanter la région du Centre dans le Hainaut, les instances touristiques se plaisent à parler du Parc des canaux et châteaux. Ces deux éléments incarnent cette zone de onze communes s’étendant de Braine-le-Comte au nord à Estinnes au sud, et de Chapelle-lez-Herlaimont à l’est à Soignies à l’ouest.
Ces deux éléments racontent tantôt l’histoire industrielle de la région, tantôt son passé médiéval et la Renaissance. Si chaque commune ou presque a droit à son château ou faste demeure, l’entité de Seneffe est particulièrement fournie, comptant huit châteaux sur l’ensemble de ses villages. Cet héritage renvoie à l’époque où Seneffe était une région frontalière stratégique entre deux entités: le comté de Hainaut et le duché de Brabant.
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Parmi ces bâtisses, un seul est public: le château de Seneffe. C’est le plus grand, le plus connu et le plus accessible de la région, constituant un incontournable point de départ pour une découverte des environs.
Construit au XVIIIe siècle, il est le symbole de la réussite sociale d’un homme d’affaires, le comte Julien Depestre, qui bâtit sa fortune en fournissant des armées. Il ne profite que 8 ans de son château avant de décéder. Sa veuve, puis son fils aîné se chargent de poursuivre l’aménagement du site, dotant le parc d’une orangerie et d’un petit théâtre.
Résidence du chef militaire de l’Occupation
Le domaine connait ensuite une existence en dents de scie, tantôt laissé à l’abandon par des propriétaires fauchés, tantôt rénové avec soin jusqu’à la seconde guerre mondiale. Il devient la résidence du gouverneur militaire pour la Belgique Alexander von Falkenhausen. Après la guerre, ses derniers propriétaires privés laissent le site dépérir malgré un classement en 1958. L’État belge finit par l’acquérir en 1969 et il devient propriété de la Communauté française de Belgique en 1980, qui décide d’y héberger le musée de l’orfèvrerie.
Ce musée, qui démarre d’une donation privée, est aujourd’hui devenu une référence en la matière, mêlant production régionale et pièces majeures de l’orfèvrerie européenne.
Rue Plasman, 7-9, 7180 Seneffe. Ouvert toute l’année du mardi au dimanche de 10 h à 18 h.
Écaussinnes, héritage du Comté de Hainaut
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Pour se replonger à l’époque de la puissance des Comtes du Hainaut et redécouvrir un rare et magnifique exemple d’architecture médiévale qui a traversé intact les siècles, rendez-vous à Écaussinnes-Lalaing. Depuis la place du village se dresse un majestueux château fort. Niché sur un escarpement rocheux dominant la Sennette, il a vu le bourg se développer à ses pieds.
À l’origine, le lieu n’était qu’un donjon entouré d’une fortification irrégulière. Il s’agissait d’un poste fortifié construit par Baudouin V de Hainaut à la frontière de son comté au XIIe siècle, sur un emplacement stratégique à proximité du duché de Brabant. La structure a ensuite été plusieurs fois agrandie et modifiée par les occupants suivants, les seigneurs d’Écaussinnes et leurs héritiers, les Lalaing. Au XVe siècle, le domaine passe par alliance à la famille De Croÿ qui transforme progressivement le château en demeure seigneuriale. C’est courant du XVIe siècle que le château acquiert la structure telle qu’elle existe aujourd’hui.
Au XIXe siècle, le château change de propriétaires, mais ceux-ci le délaissent. En 1926, la bâtisse est rachetée et sauvée par le chanoine Edmond Puissant, archéologue et collectionneur d’art montois. Il restaure les lieux et rassemble ses collections personnelles, avant de l’ouvrir au public. Un des visiteurs, Adrien van der Bruch, s’entiche du lieu et le rachète. À sa mort, il confie son œuvre à une fondation qui met en valeur les collections du château, classé patrimoine exceptionnel et désormais attraction principale du village.
Sur les deux étages visitables, le château évoque deux ambiances. Son rez-de-chaussée est empreint de l’austérité médiévale, avec son cachot, sa chapelle gothique, sa vieille cuisine ou sa salle d’armes. L’étage par contre rappelle davantage le XVIIIe siècle, ses fastes et la mémoire des grandes familles qui y ont habité.
Les collections très diverses qui y sont exposées, fruit de l’éclectisme du Chanoine Puissant, font du château fort un intéressant musée.
Rue de Seneffe 1, Écaussinnes. Accessible le dimanche de 14 h à 18 h d’avril à septembre et tous les jours par groupe de 10 min d’avril à octobre, sur réservation.
www.chateaufort-ecaussinnes.be
Louvignies, le charme du XIXe
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Le château de Louvignies, situé sur le territoire de Soignies, puise également ses racines dans le moyen âge, puisqu’une seigneurie y est attestée depuis 1389. Mais le castel n’a plus rien de moyenâgeux, évoquant plutôt le XIXe siècle aujourd’hui.
Le château, flanqué d’une tour et entouré de fossés, fut modernisé en 1767, mais c’est dans la dernière partie du XIXe siècle qu’il connut ses aménagements les plus marquants, Différents travaux ont façonné le site et ont transformé les lieux en un château illustrant l’éclectisme de l’époque, associant différents styles le maintenant de certains témoignages des constructions antérieures.
Aujourd’hui, ce château au charme romantique typique du XIXe est une véritable «malle aux trésors», renfermant des témoignages de la vie quotidienne à la Belle Époque, que la propriétaire des lieux vous fera découvrir avec passion au cours de visites guidées.
Rue de Villegas 1, Soignies. Ouvert de Pâques à la Toussaint, uniquement pour les groupes et sur réservation.
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