Boucle du Hainaut : la première demande d’Elia acceptée par le ministre Borsus : “Nous sommes dépités”
Le comité de citoyens, Revolht, ne compte pas en rester là et prépare déjà de nombreuses actions en justice…
Publié le 02-02-2023 à 18h03
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La nouvelle a du mal à passer dans les différentes communes concernées par le projet de Boucle du Hainaut. Le ministre Borsus vient en effet d’annoncer qu’il acceptait de passer à la deuxième étape de la demande d’ELIA de modifier le plan de secteur pour créer une nouvelle ligne à très haute tension de 380 000 Volts à travers le territoire de 12 communes du Hainaut.
“Le communiqué de presse annonce “valider les orientations” d’ELIA. Alors que Revolht a mis sur la table une proposition sérieuse basée sur la technologie du courant continu (HVDC), le communiqué gouvernemental ne la mentionne même pas. Autrement dit, le gouvernement wallon ne remet pas en cause l’orientation choisie par ELIA basée sur la technologie en courant alternatif”, indique François Desquesnes, député wallon.
Pour rappel, le courant continu est une technologie qui offre l’avantage de pouvoir être 100 % enterrée et ne génère aucun champ électromagnétique. Au contraire, le courant alternatif nécessite des pylônes et ne peut être enfoui que sur une distance limitée et génère (en aérien et en sous-sol) un important champ électromagnétique. Revolht expose depuis de nombreux mois voire nombreuses années l’alternative plus “saine” pour les nombreux citoyens concernés par ce projet en expliquant les intérêts d’une ligne continue enfuie.
“Le Gouvernement wallon aurait pu remettre en cause ce choix technologique d’ELIA qui y trouve ses avantages bien compris (maîtrise de la technologie, coût moindre,…). Pourtant, les câbles électriques provenant des éoliennes Offshore sont tous basés sur la technologie du courant continu. L’alternative proposée par Revolht est donc de prolonger ces lignes en courant continu, 100 % enfouies, jusqu’aux différents nœuds du réseau électrique belge”, explique François Desquesnes. “Pourquoi le Gouvernement wallon n’oblige-t-il pas ELIA à revoir son choix technologique ? ”
Le choix pris aujourd’hui par le Gouvernement wallon va donc obliger les opposants à cette ligne aérienne à très haute tension à regrouper leurs forces : les comités citoyens, les fédérations agricoles et les communes concernées doivent se mobiliser pour arrêter ce processus en saisissant tous les recours juridiques possibles.
Du côté de Revolht, cette nouvelle passe mal même si le comité de citoyens s’y attendait quelque peu. “Nous ne sommes pas surpris. Depuis hier, nous savons que des réunions secrètes ont lieu pour se pencher sur le dossier et prendre une décision. Nous ne savions juste pas quand cette décision tomberait”, confie Marie Reman, membre de Revolht. “Nous pensons que le ministre a totalement oublié ce qu’il s’est passé en un peu plus de deux ans. Il a balayé d’un revers de la main la volonté de milliers de Belges, opposés à ce projet. ”
La principale victime est le citoyen belge selon Revolht. Citoyen qui ne pourra pas bénéficier d’un réseau d’énergie verte avant de longues années suite aux nombreuses démarches judiciaires qui vont être entreprises.
“Nous sommes vraiment dépités. Tout le monde est bien conscient que les recours et passages au Conseil d’État vont être nombreux. Quel monde sommes-nous en train de laisser à nos enfants ? À aucun moment le ministre ne parle de passer à un courant continu alors que c’est la seule technologie actuelle qui permet de respecter le citoyen et l’environnement. Décarboner la Belgique pour lui apporter d’autres problèmes liés à la ligne à haute tension n’est pas une solution. Si le ministre espère que nous allons nous essouffler, il se trompe. Nous allons nous charger de mettre en place ce soir un plan d’action à court, moyen et long termes pour que le projet ne voit pas le jour. La plus grande perte est pour la Belgique qui risque de prendre du retard sur les avancées en termes d’énergie verte à cause de toutes les démarches judiciaires qu’entraîne la décision prise par le ministre Borsus”, conclut Marie Reman.
Affaire à suivre donc…