Seneffe: leur maman atteinte du syndrôme de Diogène, ils doivent vider la maison de l’apocalypse
Depuis début juillet, les enfants d’une dame résidant à la rue des Cloutiers à Seneffe et atteinte du syndrôme de Diogène tentent de réhabiliter le terrain dont ils ont hérité à son décès.
Publié le 07-09-2022 à 14h34 - Mis à jour le 07-09-2022 à 16h28
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Décédée en juillet dernier, la maman de Thomas, Amandine et Laetitia leur a laissé un drôle de cadeau empoisonné. Depuis un mois et demi, ils multiplient les aller-retour entre Seneffe et Bruxelles pour tenter de réhabiliter le terrain, la maison occupée par leur maman jusqu’à son décès. « Ma maman était atteinte du syndrôme de Diogène, c’est-à-dire qu’elle conservait absolument tout sans jamais rien jeter et elle ne pouvait pas s’en empêcher », nous explique Laetitia Francart. « On a appris que durant la journée, maman partait en vadrouille en voiture et ramassait des tas de choses abandonnées par les gens ou laissées dans la nature. Ensuite la nuit, pour ne pas éveiller les soupçons de son compagnon, elle vidait sa voiture dans sa propre maison ou dans son jardin. C’était compulsif. »
Avant de découvrir l'étendue des dégâts, les trois Bruxellois ne se doutaient pas de ce qu'il les attendait. "On savait qu'elle était bordélique mais on ne pensait pas qu'il s'agissait d'une véritable maladie. Mais lorsqu'on s'est rendu pour la première fois sur ce fameux terrain, on a découvert l'horreur. C'était l'apocalypse. Il y avait des déchets partout, de la cave au grenier en passant par le jardin. Certains même étaient littéralement collés au sol. Notre maman vivait là depuis une vingtaine d'années, après la séparation d'avec mon papa. Et nous n'y étions pas retournés depuis très longtemps. À chaque fois que nous la voyions, c'était dans un lieu neutre, au centre commercial par exemple jamais chez elle, elle nous l'interdisait. On a compris pourquoi maintenant..."
Depuis début juillet les trois frères et soeurs, soudés dans l'adversité, ont tout mis en oeuvre pour remettre en état le terrain qui, en temps normal, constitue un joli écrin de verdure. "En fait, il s'agit de la maison de campagne familiale et nous avons énormément de souvenirs, de bons souvenirs là-bas. C'est pourquoi nous ne voulons pas nous en séparer. L'idée serait d'en faire une maison d'hôte, la Clouterie, un endroit où des événements pourraient y être organisés. On pourrait aussi y aménager un appartement à l'étage."
En un mois et demi, cinq containers de 20 m³ ont été nécessaires pour nettoyer les lieux. « Une grande partie du bas a été nettoyée ainsi qu’une partie du jardin. Mais il reste encore du travail. Beaucoup de travail et au moins encore entre quatre et cinq containers à remplir. Mais un container rempli à envoyer à la déchetterie, cela coûte environ 700 euros. Un sacré budget donc. Nous avons ainsi lancé une cagnotte sur la plateforme Leetchi pour nous aider à venir à bout de ce chantier colossal de remise en état. »