Arrêt de travail chez NGK Ceramics, à Baudour
Publié le 10-03-2023 à 07h47 - Mis à jour le 10-03-2023 à 08h14
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Le personnel de NGK Ceramicsn entreprise située rue des Azalées à Baudour, a décidé de se croiser les bras, ce vendredi matin. Soutenu par la FGTB, ce dernier entend envoyer un signal à son employeur alors que plusieurs griefs lui sont adressés. "Nous avons déposé un préavis de grève le 20 février dernier et ce dernier expirait le vendredi 3 mars", explique Frédéric Michel, secrétaire Régional Centrale Générale FGTB de Mons Borinage.
Ce dernier avance quatre points "problématiques", à savoir "une mauvaise ambiance de travail, le déplacement des opérateurs sans leur consentement, des sanctions injustifiées et notamment la mise à pied de quatre opérateurs, et la suspension de la convention collective de travail (CCT) 90."

Le syndicat estime avoir usé de toutes les voies à sa disposition pour ne pas en arriver là. "De nombreuses réunions se sont déroulées sur ces différents points et elles n’ont rien donné car la direction de NGK n’est clairement pas dans une optique de compromis. Une conciliation au niveau de la Commission Paritaire avait été fixée au 2 mars afin d’essayer de trouver une solution."
Mais cette dernière n'a pu être maintenue. "Comble de l’histoire, la direction, voulant à la fois être juge et partie, n’a pas respecté les différentes procédures prévues au niveau du secteur ce qui fait que le Président de la Commission Paritaire a été contraint d’annuler cette réunion alors que le ban syndical était présent au complet… Dans une optique constructive, nous avons même laissé encore une semaine supplémentaire pour arriver à des avancées mais rien n’a bougé." Un arrêt de travail vient dès lors d'être entamé.
Une action qui n'est pas suivie par tous les travailleurs
Du côté de la direction, on précise que cet arrêt de travail ne concerne pas la majorité des travailleurs, au nombre de 350 sur le site (ouvriers, employés et intérimaires compris). "L'action n'est menée que par un seul syndicat et n'est pas soutenue par tout le monde. Il ne s'agissait que d'un barrage filtrant et de notre côté, nous nous sommes assurés que les travailleurs qui souhaitaient prendre leur service puissent le faire", insiste Simon Vlajcic, directeur général de NGK Ceramics Europe. "La FGTB justifie son action par quatre éléments mais l'élément déclenchant concerne la sanction prise à l'égard de quatre ouvriers. Ceux-ci avaient quitté leur poste alors que le congé n'avait pas été accepté. Ils auraient pu être licenciés pour cela mais ils ont simplement été mis à pied une journée. C'est, selon nous, un non-événement."
Le directeur rappelle encore que le contexte de l'entreprise est particulièrement sensible. "Nous nous sommes battus pour obtenir 65 millions d'euros, destinés à nous permettre d'assurer la pérennité du site en nous adaptant à de nouvelles normes (la norme Euro7, NdlR). Nous sommes actuellement focalisés sur la construction de nouvelles machines nous permettant de passer à la production de nouveaux produits. Ce n'est clairement pas le moment de lancer un arrêt de travail." Quant aux difficultés de négociation avancées par le syndicat, l'entreprise juge que toutes les procédures n'ont pas été respectées.
"Le préavis a été déposé avant que les réunions qui devaient avoir lieu ne puissent être organisées. Nous estimons que les discussions doivent suivre leur cours, dans le respect des règles établies au niveau sectoriel." Une position que ne partage pas la FGTB, qui estime que la direction "met la pression sur les travailleurs pour que ceux-ci prennent leur poste, au détriment du droit de grève." L'action devrait s'étaler sur l'ensemble de la journée. Si aucune solution n'est proposée par la direction, le syndicat pourrait envisager de durcir le ton.